Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle, a plaidé jeudi pour une « agriculture paysanne » de proximité, dénonçant le modèle intensif et productiviste, lors d'une visite de plus de quatre heures au Sia.
L'eurodéputée, accompagnée de José Bové comme l'an passé pour sa première visite, a souligné que « les premiers des écologistes sont les paysans ». « Les idées écologistes font leur chemin », a-t-elle assuré, saluant la « demande des éleveurs de faire de l'élevage de qualité, beaucoup plus écologique ».
« En Bretagne, on abandonne de plus en plus le modèle intensif et on retourne vers l'agriculture paysanne », a-t-elle dit, dénonçant les « absurdités environnementales comme la pollution des eaux ou les algues vertes » et déplorant le fort taux de suicide chez les agriculteurs.
A son côté, l'eurodéputé José Bové, qui arborait un badge « J'aime le roquefort », a renchéri : les gens « commencent à prendre conscience que le modèle productiviste amène à des impasses ». « 40 % de la production agricole en Europe s'en va à la décharge ! », a déploré l'ex-paysan leader des altermondialistes.
Eva Joly, qui prône les « circuits courts et [l']élevage à l'herbe », a proposé « un nouveau pacte entre les agriculteurs et la société » pour « plus de transparence, en affichant sur les produits dans les supermarchés les prix payés au producteur et le prix payé au distributeur ».
L'ex-magistrate a globalement trouvé l'accueil au Salon « excellent et chaleureux » malgré quelques très courts sifflets au niveau du secteur des moutons et agneaux.