Le Brésil, la Thaïlande et l'Australie se sont dits préoccupés, lundi, par la proposition de Bruxelles d'augmenter les exportations européennes de sucre de 500.000 tonnes, qui va, selon eux, à l'encontre des règles de l'OMC.
« L'Australie, le Brésil et la Thaïlande sont préoccupés par la décision de l'Union européenne d'étendre ses exportations de sucre en dehors de ses quotas », ont indiqué les trois pays dans un communiqué conjoint.
La Commission européenne a annoncé le 27 janvier 2010 son intention d'autoriser le secteur européen du sucre à exporter 500.000 tonnes de plus d'ici à juillet, s'ajoutant à son quota annuel de 1,34 million de tonnes de sucre subventionné.
L'UE a justifié cette décision en raison d'une « situation exceptionnelle » de pénurie et de cours élevés sur le marché mondial, promettant qu'il s'agissait d'une mesure « temporaire ».
Elle a par ailleurs assuré qu'elle n'enfreindrait pas les règles de l'OMC. Ce que contestent le Brésil, la Thaïlande et l'Australie, qui estiment que ces 500.000 tonnes supplémentaires sont subventionnées contre les règles de l'OMC.
Cette décision « envoie un faux message » aux agriculteurs européens, « stimule la surproduction et viole les règles de l'OMC », a expliqué l'ambassadeur du Brésil auprès de l'OMC, Roberto Azevedo, lors d'une conférence de presse à Genève.
En conséquence, « aucune action (contre l'UE) n'est exclue à l'heure actuelle », ont prévenu les trois pays, restant vagues sur la nature de ces actions. Celles-ci pourront être des « mesures bilatérales, multilatérales » ou dans le cadre de l'OMC, a juste précisé l'ambassadeur brésilien.
Le Brésil, la Thaïlande et l'Australie ont déjà obtenu gain de cause en mai 2005 après une plainte à l'OMC contre l'UE obligeant Bruxelles à restreindre ses exportations de sucre.
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