Dans une lettre ouverte adressée mercredi à Nicolas Sarkozy, la Coordination rurale attire l'attention du président de la République sur les difficultés actuelles de la filière du sucre française, qui selon le syndicat est «en voie de disparition».
La filière sucrière française, déjà «mis à mal par les réformes successives de la Pac», a vu sa situation «très fortement dégradée depuis la mise en place des premières mesures liées à la réforme de l'OCM».
Le syndicat estime que la cessation de production, imposée par le plan de restructuration européen entraîne aujourd'hui «la fermeture d’un certain nombre d’usines et contribue à la disparition de nos producteurs. Cette régression irréversible a un effet dévastateur sur toute une économie régionale».
«Parallèlement, nous ouvrons de plus en plus notre marché aux importations des pays tiers dont les coûts de production et les normes sociales sont très inférieurs aux nôtres», regrette la Coordination.
«Les planteurs qui ont jusqu'alors réussi à survivre risquent de ne pas surmonter les nouvelles contraintes liées à l'OCM unique», estime l'organisation, qui déplore que la prise en charge des frais de chargement et de livraison par les industriels n'aient pas été reprise dans le nouveau texte.
«Il est paradoxal, pour ne pas dire insupportable, que l'Union européenne, censée aider et protéger ses agriculteurs, organise de manière volontariste un tel gâchis en faisant disparaître des producteurs qui vivaient jusqu'alors sans problème», s'insurge la Coordination rurale.
Le syndicat agricole, qui rappelle avoir déjà écrit le 5 novembre au ministre l'Agriculture sur ce «sujet préoccupant», conclut sa lettre en demandant à Nicolas Sarkozy de pouvoir le rencontrer afin de lui «exposer plus avant (ses) positions».