Le marché du sucre devrait être équilibré lors de la saison prochaine (2014-15) avant d'entrer dans une phase de déficit en 2015-16, a estimé l'Organisation internationale du sucre (ISO) dans son rapport trimestriel publié mardi.
Selon l'ISO, l'offre et la demande mondiale de sucre devraient être « parfaitement équilibrées » lors de la saison 2014-15, marquant « la fin de la phase d'excédent » sur le marché mondial du sucre.
Puis, « en supposant une augmentation moyenne de la demande mondiale de sucre d'environ 4 millions de tonnes mais pas de hausse considérable du niveau de production, une phase de déficit pourrait finalement commencer à se développer » à partir de 2015-16, a ajouté l'organisation, qui réunit la plupart des pays producteurs et consommateurs de sucre.
Le marché du sucre affiche un excédent d'offre depuis maintenant quatre saisons.
La saison actuelle, qui se termine à la fin de septembre, devrait ainsi afficher un surplus de production de 4,427 millions de tonnes, selon la quatrième estimation de l'ISO publiée mardi. La troisième estimation, qui date de février, faisait état d'un excédent de 4,213 millions de tonnes.
Ces années de production excédentaire ont porté les stocks mondiaux de sucre à des niveaux très élevés. L'organisation basée à Londres estime d'ailleurs que les stocks mondiaux atteindront 80 millions de tonnes en octobre prochain, soit plus de 45 % d'une année de consommation mondiale.
L'ISO précise dans son rapport que ses projections sont fondées sur l'hypothèse de conditions climatiques normales dans les pays producteurs, soulignant qu'il est « encore trop tôt pour quantifier les possibles impacts négatifs sur la production mondiale de sucre d'un phénomène climatique El Niño largement attendu au deuxième semestre de 2014 ».
Le phénomène El Niño se traduit par un réchauffement des eaux de surface de l'océan Pacifique central et oriental et entraîne diverses perturbations climatiques dans plusieurs régions du monde. Il provoque généralement un temps plus sec que d'habitude en Asie et plus humide que de coutume en Amérique latine, pouvant ainsi perturber la production de sucre au Brésil et en Inde, respectivement premier et deuxième producteurs mondiaux.