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Tarn/Irrigation

Début du déboisement sous haute tension au barrage de Sivens

Publié le lundi 01 septembre 2014 - 14h08

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Le déboisement de la zone du futur barrage de Sivens (Tarn) a commencé lundi matin sous la protection des gendarmes malgré les projectiles de 200 opposants rassemblés à proximité, a-t-on appris auprès des deux camps.

 

La construction du barrage destiné à alimenter en eau les exploitations agricoles situées à proximité ferait disparaître un réservoir de biodiversité de 13 hectares.

 

« La mission des 130 gendarmes sur zone est de sécuriser l'intervention des bûcherons : le premier coup de tronçonneuse a été donné ce matin à 10h00 », a déclaré le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, à une correspondante de l'AFP.

 

Le face-à-face entre manifestants et forces de l'ordre a donné lieu à plusieurs escarmouches, comme mercredi dernier quand les opposants avaient lancé plusieurs dizaines de cocktails Molotov vers les gendarmes gardant le site.

 

« Des barricades ont été enflammées lundi matin, les forces de l'ordre ont essuyé des tirs de cocktails Molotov, de pétards agricoles, de gros pavés », a indiqué le lieutenant-colonel Renier, qui a fait état de trois interpellations et d'un gendarme blessé.

 

« Les CRS ont chargé, des gaz lacrymogènes sont utilisés, il y a des blessés légers. Des tronçonneuses abattent une cabane et les premiers arbres », a déclaré le porte-parole du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, Ben Lefetey, qui a entrepris une grève de la faim il y a cinq jours.

 

Les opposants ont reçu le renfort d'agriculteurs dont les tracteurs ont tenté d'entraver l'approche des bûcherons du conseil général, tandis que les forces de l'ordre ont mis en place un groupe chargé notamment de « déloger les personnes dans les arbres », selon le responsable de la gendarmerie.

 

En parallèle de la résistance sur le terrain, le collectif a rassemblé une cinquantaine de manifestants au début de l'après-midi devant le conseil général du Tarn, à Albi, pour demander « un moratoire et un vrai débat ».

 

« Nous vivons un vrai coup de force, les violences sur le terrain sont de la responsabilité du président du conseil général » Thierry Carcenac (PS), a affirmé Guillaume Cros, élu régional de l'ELLV et porte-parole des Verts du Midi-Pyrénées, dénonçant le « non-courage politique » du président du département. « Il faut qu'il attende, il n'y a aucune urgence », a répété M. Cros, après avoir été reçu au cabinet de M. Carcenac.

 

Les opposants comptent également demander à la ministre de l'Écologie Ségolène Royal d'intervenir pour arrêter le déboisement qui donne le coup d'envoi aux travaux contestés par les écologistes.

 

La Confédération paysanne apporte « tout son soutien aux militants, paysans et citoyens, qui sont en ce moment même confrontés aux forces de l'ordre pour s'opposer au projet de barrage de Sivens, dans le Tarn », indique-t-elle lundi dans un communiqué. « L'usage de la force pour permettre, avec l'argent public, de financer l'irrigation massive de maïs, au détriment de fermes en agriculture paysanne et de la zone humide du Testet est inacceptable ! », ajoute le syndicat.

 

Les partisans du barrage – dont la FDSEA – l'estiment nécessaire pour sécuriser l'approvisionnement en eau des agriculteurs. Les adversaires – soutenus par le député européen José Bové – s'émeuvent de la disparition d'une zone humide abritant 94 espèces protégées et dénoncent le modèle d'agriculture irriguée.

 

La préfecture du Tarn a régulièrement déclaré que le projet était exemplaire en matière environnementale car il prévoit de reconstituer 19,5 hectares de zones humides en faveur de cette faune.

 

« Il n'y a aucune ambiguïté pour moi, des décisions ont été rendues, le dossier a fait l'objet de toutes les procédures nécessaires, tout le monde a pu s'exprimer, il n'y a pas de recours qui suspende le démarrage du chantier », a déclaré lundi le nouveau préfet du Tarn, Thierry Gentilhomme. « Le chantier doit démarrer, nous ne pouvons pas admettre de tels comportements de violence sur place », a-t-il dit.

 


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