La Fédération nationale des syndicats de forestiers privés est déçue par le plan présenté par le gouvernement pour aider la filière bois à la suite de la tempête qui a balayé le Sud-Ouest le 24 janvier. Elle estime que «la prise en compte de la valeur des peuplements sinistrés n'a pas été reconnue».
Le ministre de l'Agriculture a annoncé jeudi qu'une enveloppe de plus d'un milliard serait allouée à la filière du bois pour faire face aux difficultés économiques rencontrées par les sylviculteurs et pour reconstituer le potentiel forestier.
Elle rappelle que la situation est dramatique en Aquitaine avec 590.000 hectares touchés, soit un volume d'au moins 39 millions de mètres cubes et l'équivalent de six années de récolte perdue. Dans la région Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon, les dégâts seraient de l'ordre de 147.000 hectares, soit 5 millions de mètres cubes.
Les forestiers privés de France s'interrogent: «le plan permettra-t-il aux professionnels d'acheter le bois à des prix suffisants pour que les propriétaires reçoivent une valeur résiduelle de leurs peuplements et disposent d'un minimum de trésorerie nécessaire pour repartir et rebondir?» Dans ces conditions, ces derniers imaginent difficilement accepter d'entrer dans une démarche de mobilisation de leurs bois.
Pour le centre régional de la propriété forestière d'Aquitaine, les sommes annoncées sont dérisoires par rapport au travail qui reste à faire. Le syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest aurait d'ailleurs lancé pour mot d'ordre «de ne rien faire, de ne pas vendre les bois, de ne pas bouger tant que le ministre n'aura pas accepté le principe de l'indemnisation».
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