Le président de la République, Nicolas Sarkozy, s'est rendu, mardi, en Charente-Maritime et en Vendée, les deux départements les plus touchés par Xynthia, la tempête meurtrière du 28 février 2010.
Dans son discours à La Roche-sur-Yon, il a détaillé les mesures prises pour soutenir les exploitations agricoles qui ont été inondées par l'eau de mer, qui sont au nombre de 192 en Vendée et de 350 en Charente-Maritime, a-t-il précisé.
« Une partie des dommages va être indemnisée par les compagnies d’assurance, en particulier les pertes de récolte immédiates pour les grandes cultures ou les dégâts sur les bâtiments et matériels agricoles », a expliqué Nicolas Sarkozy.
« Quant aux pertes non assurables, je vous l’annonce, elles feront l’objet d’une indemnisation par l’Etat. C’est le cas des dégâts occasionnés sur les prairies. C’est le cas aussi des travaux de remise en état des terres en culture, pour réduire la quantité de sel présent dans le sol, par l’utilisation du gypse », a poursuivi le chef de l'Etat.
« L’Etat procédera à l’indemnisation de ces pertes et des travaux de remise en état des sols par le Fonds national de garantie des calamités agricoles sur la base des règles d’utilisation de ce fonds. Bruno Le Maire, qui est ici, y veillera », a-t-il précisé.
Les enquêtes de recensement des “'calamités agricoles” « s’achèveront à la fin de ce mois », a également indiqué Nicolas Sarkozy.
Il a ajouté que « face à l’urgence de la situation financière de chaque exploitant agricole, 2,5 millions d’euros de prise en charge de cotisations dues à la MSA viennent d’être débloqués. 3 millions d’euros de prise en charge d’intérêts d’emprunts viennent d’être délégués aux préfets de la Charente-Maritime et de la Vendée qui se tiennent à la disposition des agriculteurs ».
« Des apports en trésorerie immédiats seront réalisés par les banques, pour les ostréiculteurs, les conchyliculteurs, les agriculteurs les plus en difficulté, au travers d’avances sur les montants d’indemnisation par le Fonds national de garantie des calamités agricoles. C’est l’Etat qui financera l’intégralité des intérêts de ces prêts », a annoncé le président de la République.
« Les aides directes européennes de la Pac seront préservées pour les exploitations agricoles affectées par la tempête, afin de garantir le revenu nécessaire aux familles vivant sur ces exploitations », a-t-il affirmé.
Le chef de l'Etat a aussi demandé « aux préfets et aux maires concernés de prendre sans délai les mesures destinées à éviter la réoccupation à des fins d’habitation des sites qui ont été dévastées par la mer le 28 février 2010. Là où il y a risque mortel, personne ne reviendra y habiter ».
« Il n’est pas question qu’on laisse des zones en friche. Là où on aura interdit l’habitation, on permettra bien sûr aux agriculteurs de développer leur travail », a-t-il pris soin de précisé.
Nicolas Sarkozy a aussi assuré qu'il reviendra « au début de l’été pour présenter le “plan digues” ».
Au sujet de l'assurance récolte, il a en outre déclaré, au sein de son discours que « Bruno Le Maire a dégagé une enveloppe de 100 millions d’euros pour soutenir la souscription de contrats d’assurance par les agriculteurs. La loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche renforcera ce soutien au développement de l’assurance contre les aléas climatiques en agriculture. On voit d’ailleurs l’obligation pour les agriculteurs de développer une pratique assurancielle. Il faut que les agriculteurs tirent profit de ces dispositifs pour s’assurer. Il y a trop d’aléas. On ne peut pas les laisser seuls face à ces aléas ».
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