«Les résultats sont décevants, surtout qu’il y a deux mois les potentiels semblaient exceptionnels.» Voilà le constat que l'on entend un peu partout. A l’origine de ces déceptions, l’alternance de pluie et de soleil qui retarde les chantiers, dégrade la qualité des récoltes et augmente aussi la pression des maladies de fin de cycle.
La collecte d’orge d’hiver et de colza arrive tout de même à son terme dans les régions Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes. Mais les résultats sont souvent médiocres. Ailleurs, les moissons sont plus avancées en orge qu’en colza.
En orge, les rendements avoisinent les 50-55 quintaux en Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, et Auvergne et plutôt 60 q/ha, plus au nord. Les poids spécifiques (PS) sont bas et les organismes stockeurs devront certainement négocier avec les acheteurs.
Avec des pertes de 5 à 10 q/ha, les rendements en colza sont proches de 20-25 q/ha dans le sud du territoire et de 25-30 q/ha dans le nord. Tout le long du cycle, la plante a subi des agressions. Certaines parcelles présentaient de forts salissements, compte tenu du climat doux et du manque de produits disponibles pour le rattrapage. Ponctuellement, des attaques d’insectes ont pu aussi causer des dégâts. Les maladies ont également perturbé la fin de cycle, empêchant le bon remplissage des grains. Le sclérotinia a été le plus difficile à contrôler: vu les conditions sèches du mois d’avril. Beaucoup n’ont pas traité mais les rosées matinales ont été suffisantes pour contaminer les colzas.
Ici et là, la collecte de blé tendre démarre doucement et même si les potentiels semblent corrects, la qualité pourrait être affectée par le retard pris. «Je suis inquiet concernant le taux de protéine et le PS de mes blés», confie Luc Lorin, agriculteur à Digny (Eure-et-Loir), qui a mis au point des modèles de prévision des critères de qualité du blé, à partir de données météorologiques. «Sur une parcelle de Caphorn en précédant colza, je prévois un PS de 73,9 contre 78,6 l'an dernier. La faute aux pluies durant la formation des enveloppes du grain.» Son taux de protéine serait de 10,6 contre 12,6 en 2006. «Pour l’instant, mes blés ne sont pas tout à fait mûrs, mais si le temps humide persiste, dans quinze jours il y aura des risques de germination. De plus, mon colza n’est pas encore battu, ça va chevaucher avec le blé», craint Luc Lorin.
Pour l’instant, les premiers blés durs récoltés présentent des PS également affectés par le temps de ces dernières semaines. Concernant les grains fusariés, observés en grand nombre cette année, les analyses relatives aux mycotoxines sont en cours. Seule l’Aude pourrait tirer son épingle du jeu grâce à son climat méditerranéen. En effet, les terres filtrantes et plus séchantes de ce département n’ont pas trop souffert de l’excédent de pluie et donc de maladies.
«La surface en maïs grain confirme un léger repli de l’ordre de 2,5% en 2007 avec 1,4 million d’hectares», informe Arvalis dans sa note AGPM Info économique du mois de juillet. Avec des semis réalisés en quatre principales vagues (de mars à juin), les maïs sont actuellement à des stades relativement décalés. Les semis les plus tardifs (sud de Mont-de-Marsan/Auch, nord du Rhône-Alpes, extrême-Sud-Ouest et semis en dérobé dernière orge, colza ou ray grass) sont particulièrement exposés à de fortes pressions des insectes foreurs.
Compte-tenu des différents épisodes pluvieux, les tournesols sont eux souvent exubérants et n’ont pas toujours pu bénéficier des traitements herbicides (notamment dans le Sud-Ouest). D’ailleurs, le Cetiom conseille de rester vigilant car ce contexte climatique est favorable aux contaminations de sclérotinia et de phoma notamment.