Les négociations en vue d'un nouveau traité commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne, le TTIP, « n'avancent pas », a déclaré le 8 mai 2015, le secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur Matthias Fekl, se montrant toutefois plus attaché au contenu des discussions qu'à leur calendrier.
« Pour l'instant ça n'avance pas, [mais] je ne considère pas qu'on entre dans une négociation en disant il faut conclure le plus vite possible et à tout prix, et je ne dis pas non plus que ce sera nécessairement raté, il faut à chaque étape défendre nos intérêts », a souligné M. Fekl, interrogé en marge du deuxième symposium mondial des conseillers du commerce extérieur français à Miami (Floride, sud-est).
Les négociations pourraient devenir difficiles à l'approche de la présidentielle américaine
Le secrétaire d'Etat a précisé que la commissaire européenne qui avait rendu compte au conseil des ministres européens du Commerce du dernier cycle de discussions, tenu en avril à New York, avait fait état d'une absence d'avancée.
L'ambassadeur de France aux Etats-Unis, Gérard Araud, a déclaré de son côté au symposium que « cette négociation deviendra difficile en 2016 et 2017 », estimant un déblocage improbable avant la présidentielle américaine de novembre 2016. Il a aussi appelé les entrepreneurs rassemblés à « faire entendre leurs voix » en faveur des négociations, qui suscitent des critiques de part et d'autre de l'Atlantique.
Les origines géographiques parmi les points auxquels la France attache de l'importance
« Ce serait une simplification très importante » pour les producteurs et exportateurs français, a souligné pour sa part M. Fekl. Parmi les points auxquels la France est particulièrement attachée, il a mentionné les origines géographiques, l'ouverture des marchés publics ainsi que « le respect des préférences collectives : il faut que chaque Etat puisse continuer à mener des politiques de santé, des politiques d'environnement et des politiques d'exception culturelle qu'ils souhaitent ».
Quant à la transparence des négociations sur le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership, en français Tafta), il a assuré s'attacher à y associer les ONG, les syndicats et les organisations professionnelles « de bout en bout ».