François Hollande a trouvé, le vendredi 29 novembre 2013 à Varsovie, un terrain d'entente sur les travailleurs détachés avec le Premier ministre polonais, Donald Tusk, après avoir poursuivi son offensive de charme envers l'Est européen lors du sommet de Vilnius où il a tenu un discours de fermeté à l'égard de l'Ukraine.
La France juge insuffisante une directive européenne censée améliorer les conditions de travail des salariés travaillant provisoirement dans un autre pays européen, considérant qu'elle ne permet pas d'éviter les fraudes et les abus. Elle a entrepris de renforcer son arsenal législatif et fait le forcing pour qu'un accord soit trouvé entre ministres du Travail européens pour renforcer ce texte lors de leur prochaine réunion, le 9 décembre.
« Nous avons parlé entre nous et les ministres du Travail de nos deux pays (Michel Sapin et Andrzej Kosiniak-Kamysz) sont en contact régulier pour qu'il y ait un compromis qui puisse être trouvé pour appliquer cette directive et éviter les abus et les fraudes », a affirmé M. Hollande lors d'une conférence de presse commune avec M. Tusk.
Le président français avait le souci de mettre ce sujet sur la table avec son partenaire polonais, sans raviver le cliché du « plombier polonais » qui, dans les années 2005, avaient terni les relations entre les deux pays. Ce sujet tient à cœur aussi à M. Hollande car le Front national en a fait son cheval de bataille en vue des élections européennes en mai prochain.
Sur la même longueur d'onde, M. Tusk a affirmé sa volonté de trouver une position commune, faisant valoir que « nos deux pays délèguent beaucoup de leurs travailleurs à l'étranger ». Mais il a aussi jugé « important de ne pas avoir des idées figées » en ce domaine.