Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier s'est engagé lundi à mettre à profit la présidence française de l'Union européenne pour faire avancer le dossier de la gestion des risques.
«La question des risques est au coeur de la vie et des difficultés des agriculteurs», a déclaré le ministre, qui s'exprimait lors d'une conférence franco-allemande sur les risques agricoles à Berlin.
Face à la multiplication des risques (climatiques, mais aussi sanitaires et financiers, alors que les prix des matières premières agricoles sont soumis à une forte volatilité), le ministre a appelé à revoir et intensifier les systèmes de protection et d'assurance des agriculteurs.
Les mécanismes d'assurance individuelle, par des compagnies d'assurance privées mais avec un soutien financier public, doivent notamment être renforcés. Ils existent dans certains pays européens, mais pas tous, et en sont encore à leurs débuts en France.
«Le bilan de santé (de la Pac) doit permettre de faire un premier pas dans ces directions», a indiqué Michel Barnier. Sous la présidence française, qui démarre au début de juillet, les 27 tenteront de se mettre d'accord sur une réforme de la Pac, à partir du projet de «bilan de santé» présenté le mois dernier par la Commission européenne.
M. Barnier a comme objectif d'arriver à un accord sur la politique agricole à l'automne, a-t-il ajouté.
Son homologue allemand, Horst Seehofer, a lui aussi exprimé le souhait que «le bilan de santé donne une chance de solutionner» la question de la gestion des risques.
Mais, donnant un avant-goût des divergences qui peuvent exister en Europe sur ce sujet, M. Seehofer s'est montré plus réticent que son confrère sur le recours à des mécanismes d'assurance privés soutenus par l'Etat. «Ce sera difficile et cher», a-t-il estimé, préférant insister sur «la prévention, l'innovation, la recherche» pour prévenir les risques en amont.