Les planteurs de betteraves français expriment mercredi dans un communiqué leur « grande déception » après avoir pris connaissance « du contenu du mandat arrêté par le Conseil des ministres de l'Agriculture de limiter la reconduction du règlement sur le sucre du 30 septembre 2015 au 30 septembre 2017 ».
La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) ne comprend pas « le manque total de réalisme économique des ministres de l'Agriculture face à la nécessité de prolonger le règlement sur le sucre jusqu'en 2020 pour préserver l'avenir de la production sucrière dans l'Union européenne et lui permettre demain de rivaliser avec ses concurrents mondiaux ».
Selon le syndicat, « limiter au 30 septembre 2017 la reconduction du règlement sucre actuel sous la pression des quelques pays demandeurs de quotas, alors qu'ils ont décidé d'émarger au fonds de restructuration en 2006 et ont été indemnisés de tout leur quota, relève d'une grande inconstance vis-à-vis des orientations politiques entérinées par la réforme sucre de 2006. »
La réaction d'Eric Lainé, président de la CGB, est sévère : « Je n'ai eu de cesse d'insister sur la nécessité de réfléchir l'avenir du règlement sucre sous un angle économique et en fonction de notre compétitivité vis-à-vis du reste du monde sucrier. Au lieu de cela, le Conseil s'est laissé enfermé dans une discussion sur de nouveaux privilèges totalement injustifiés à accorder aux raffineurs de sucre de canne et sur une réallocation de quotas portée par quatre, cinq pays ayant abandonné la production betteravière en 2008 pour un très hypothétique retour à la production sucrière dans ces Etats membres, compromettant ainsi l'avenir de la filière sucrière dans dix-huit autres Etats membres. Ce n'est pas une attitude responsable. »
Le président de la CGB enjoint ainsi « le Conseil et la Commission à prendre exemple sur le réalisme économique retenu par le Parlement européen et à revenir sur leur position en prolongeant le règlement relatif au sucre jusqu'en 2020 ».
Il ré-insiste auprès du ministre de l'Agriculture « pour qu'il continue à faire de cette reconduction pour cinq ans une priorité, dans le cadre des discussions en trilogue qui vont s'ouvrir, comme il s'y était engagé lors de l'assemblée générale de la CGB en décembre dernier ».