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Vautours au Pays basque

Forte opposition entre agriculteurs et protecteurs des oiseaux

Publié le lundi 02 avril 2012 - 17h47

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Les vautours sont au centre de vives discussions au Pays basque, entre agriculteurs et défenseurs des animaux. Les premiers accusent les rapaces de s'en prendre aux brebis. Les seconds crient à l'exagération, accusant au passage les porcheries espagnoles d'avoir été responsables de l'invasion des vautours.

 

Au Pays basque, la cohabitation avec le rapace est devenue de plus en plus difficile. Le 29 février 2012, le maire d'Ainharp, Jean-Pierre Arhanciague, a ainsi publié une lettre ouverte pour dénoncer une énième attaque de vautours dans son village. Le 12 mars, un éleveur d'Ossas-Suhare a saisi les gendarmes pour qu'ils constatent le dépeçage d'une de ses brebis qui mettait bas et de deux agneaux nouveau-nés.

 

En 2011, 27 attaques ont été rapportées à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), chiffre en dessous de la réalité car « les paysans, faute d'indemnisation, ne déclarent pas les pertes », précise Jean-Michel Delver, le sous-préfet d'Oloron.

 

La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a finalement autorisé le 21 mars les tirs d'effarouchement et déclenché une polémique.

 

Pour Martine Razin, coordinatrice de la LPO (Ligue de protection des oiseaux), « c'est une atteinte à une espèce protégée » depuis 1972. A l'époque, le charognard ne comptait plus qu'une soixantaine de couples dans toutes les Pyrénées, selon Jean-François Terrasse, de la LPO également. Mme Razin promet un recours contre cette décision du maire d'Ainharp.

 

« Faudra-t-il attendre des attaques sur des humains pour qu'on entende enfin la voix des éleveurs ? », rétorque M. Arhanciague.

 

Ces rapaces « ne s'attaquent pas à des bêtes en bonne santé », sauf, effectivement, lors des mises bas, car ils apprécient le placenta, assure Mme Razin.

 

« Le but est de ramener le vautour dans sa zone naturelle, la montagne », tente de convaincre le sous-préfet : « Les tirs d'effarouchement sont des tirs à blanc. »

 

La cause de ces attaques se trouverait en Espagne, là où les porcheries pullulaient il y a quelques années, selon J.-F. Terrasse. Les industriels déposaient les cadavres à l'air libre et les vautours se sont multipliés. La population au sud des Pyrénées est ainsi passée de 2.000 à 20.000 couples, raconte-t-il.

 

La crise de la vache folle a mis fin à cet eldorado pour vautours, l'Espagne interdisant au début des années 2000 les charniers à ciel ouvert. « 20.000 vautours criant famine se sont mis à prospecter le piémont pyrénéen », explique le spécialiste.

 

« Nous avons effectué des actions auprès des éleveurs en installant des charniers pour leur donner à manger. Ils étaient les meilleurs garants contre la propagation d'une épidémie. Un vautour dévore une brebis en moins d'une demi-heure et le soleil finit par tout stériliser. Les vautours étaient devenus ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être, des auxiliaires de l'agriculture en montagne », explique-t-il.

 

Au final, personne n'est satisfait, y compris chez les éleveurs qui dénoncent des « mesures inapplicables ».

 

« Ces tirs doivent être effectués par les gardes de l'ONCFS. Qui peut croire que des paysans apercevant des vautours vont rentrer chez eux, appeler les gardes pour qu'ils viennent, pistolet à la main, éparpiller les charognards ? », ironise Andde Sainte-Marie, éleveur à Lantabat, qui demande « le dédommagement des éleveurs et l'ouverture de placettes d'équarrissage naturel ».

 


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