La Confédération des coopératives vinicoles de France (CCVF) a tenu sa traditionnelle conférence de presse de fin de vendanges : le millésime 2013, globalement très tardif, a été généreux en quantité et en qualité en Champagne. Il promet aussi de bons crémants en Val de Loire et en Alsace. La situation est plus compliquée et disparate pour les vins rouges.
« Le millésime 2013 a été très tardif. C’est l’une de ses caractéristiques, explique Boris Calmette, président de la coopération viticole. Les vendanges ont été retardées partout avec parfois des problèmes de maturité dans les régions où la météo s’est dégradée. Heureusement, beaucoup de vignobles ont connu une belle arrière-saison. »
Côté quantitatif, le millésime 2013 a été marqué par un printemps froid avec beaucoup de coulure, notamment sur les cépages rouges.
Dans le Languedoc-Roussillon, le bilan montre des situations disparates. « Il y a eu d’importants problèmes de coulure sur le grenache dans le Gard et sur le merlot dans l’Ouest audois. En revanche, entre les deux, la zone de Nîmes à Narbonne a été épargnée. Au final, nous tablons sur 13,2 millions d’hectolitres (Mhl) cette année, contre 11,9 Mhl l’an passé », annonce Boris Calmette.
Si le Midi se retrouve avec plus d’un million d’hectolitres de plus qu’en 2012 – année historiquement faible – Bordeaux va devoir faire avec un million d’hectolitres en moins. L’année 2013 aura été particulièrement difficile pour les Bordelais à cause de la coulure sur le merlot et de plusieurs épisodes de grêle.
Au final, la production accuse une baisse de 20 %. « On devrait juste atteindre les 4,4 Mhl », indique Boris Calmette. La situation est surtout préoccupante pour les rouges, dont les vinifications sont délicates. « Un millésime comme celui-ci va montrer l’intérêt des investissements en matériel et l’importance d’un personnel compétent, poursuit-il. Les installations bien équipées et qui ont un bon œnologue s’en sortiront mieux que les autres. »
Petite production en Provence
En Bourgogne, la profession s’attend à une petite récolte. « C’est la conséquence de plusieurs problèmes : à la fois conjoncturels, comme la grêle qui a frappé certaines zones et la coulure qui a touché les rouges, mais aussi structurels, avec un impact des maladies du bois », précise le président. D’après les calculs de la CCVF, la Bourgogne totaliserait envison 1,5 Mhl, contre 1,4 Mhl l’an passé. « Il y a déjà une tension sur le marché des rouges du fait des petits volumes depuis plusieurs récoltes », ajoute-il.
Dans le Beaujolais, le millésime 2013 fait des heureux. Les estimations de la coopération tablent sur 700.000 hl cette année, contre 400.000 hl l’an passé.
En vallée du Rhône, la situation est très disparate. « La Drôme s’attend à une récolte comparable à celle de l’an passé, tandis que dans le Vaucluse et encore plus dans le Gard rhodanien, la coulure a frappé, notamment le grenache. Certains vignerons n’ont même pas pu vendanger leur parcelle faute de raisin », assure le représentant de la coopération.
En Provence, la récolte devrait être inférieure à celle de l’an passé (4,6 Mhl attendus en 2013, contre 4,9 Mhl en 2012). Cette nouvelle petite production sur un marché du rosé déjà très tendu inquiète la profession.
En Midi-Pyrénées, on s’attend, là encore, à une très petite récolte. « On ne devrait même pas atteindre les 2,9 Mhl, contre 3,35 Mhl l’an passé », estime Boris Calmette. Là encore, le fautif se nomme coulure, notamment sur le colombard. « Les producteurs craignent de ne pas pouvoir approvisionner tous leurs marchés de blancs », poursuit-il.
La Champagne sourit
Le Val de Loire fait partie des vignobles qui progressent le plus en volume passant de 1,9 Mhl en 2012 – très petite production – à 2,8 Mhl cette année. « Les vins pour les crémants se révèlent excellents avec une belle acidité », rapporte Boris Calmette.
En Champagne, la vendange a été également généreuse. Les producteurs ne devraient pas avoir de mal à atteindre le rendement prévu de 10.000 kg/ha. Comme la qualité est aussi au rendez-vous, les vignerons vont pouvoir reconstituer une partie de leurs réserves individuelles.
En Alsace, la coopération table sur une récolte inférieure à l’an passé avec à peine 1 Mhl. « Là aussi, le potentiel pour les crémants est très bon », assure le responsable.
Article mis en ligne initialement sur www.lavigne-mag.fr