Les prix de la viande bovine bondissent de l'autre côté de l'Atlantique. La livre de viande de bœuf a dépassé 1,10 dollar (environ 2,42 dollar par kilogramme, soit 1,76 euro) à la mi-janvier, du jamais-vu sur le marché à terme de Chicago (CME). Elle s'est renchérie de 25 % en un an.
Selon le ministère américain de l'Agriculture, l'indice des prix à la consommation s'affichait en décembre en hausse de 6,1 % sur un an pour le bœuf.
Le géant du fast-food McDonald's, qui présentait lundi ses résultats financiers, a reconnu qu'il allait devoir répercuter une partie de la hausse des matières premières sur ses prix. C'est le marché de la viande bovine « qui pourrait être le plus volatil pour nous », a reconnu son directeur financier Peter Bensen.
« Le marché (du bœuf) a été dopé en grande partie par la hausse des prix de l'alimentation animale », affirme Dax Wedemeyer, qui analyse les marchés agricoles pour US Commodities. « Il y aussi de bonnes exportations ».
La Corée du Sud a été confrontée début janvier à une épidémie de fièvre aphteuse, à cause de laquelle un nombre record de têtes de bétail ont dû être abattues - près d'un million de porcs et bovins -. Ses voisins asiatiques ont dû chercher une autre source d'approvisionnement.
Aux Etats-Unis, la consommation profite de la reprise.
Côté offre, le pays fait face à un déclin de son cheptel, passé de plus de 130 millions de têtes dans les années 1970 à moins de 100 millions aujourd'hui, selon Chad Hart.
« La demande est bonne, et le nombre de bêtes diminue », constate Ryan Taylor, à la tête d'un ranch de plus de 200 bovins dans le Dakota du Nord, dans l'extrême nord des Etats-Unis.
L'éleveur raconte avoir vendu des bêtes à environ 1,40 dollar la livre en ce début d'année, « le meilleur prix obtenu depuis que je suis revenu sur le ranch après l'université, en 1992 », et contre 1,10 dollar environ un an plus tôt.
« Nos dépenses aussi ont augmenté, les prix des carburants sont élevés, mais c'est un répit bienvenu pour nous », estime-t-il. « C'est bien plus facile de rester sur nos terres. A ce niveau, personne devient riche, mais nous pouvons payer les factures, élever nos enfants et économiser un peu d'argent pour nos charges de l'année prochaine ».