L'Institut de l'élevage estime que les productions française et européenne de viande bovine se replieront de nouveau en 2013, mais à un rythme moins soutenu qu'en 2012. La production hexagonale reculerait de 2 %. Telles sont les prévisions que son service de l'économie a publiées, le 17 janvier 2013, après des échanges avec FranceAgriMer.
« L'année 2013 débute avec un cheptel de reproductrices en repli de 2 % », souligne l'Institut, même si la décapitalisation du troupeau allaitant semble enrayée depuis l'été. En y ajoutant un taux de réforme réduit, cela se soldera par « une nouvelle diminution des abattages de femelles de 2,5 % ». Le poids moyen des carcasses diminuant légèrement, le tonnage abattu devrait donc chuter de 3 %.
En revanche, « le stock de mâles de 6 à 18 mois dans les élevages français à la fin de 2012 était légèrement supérieur à ce qu'il était à la fin de 2011, notamment en raison des exportations moindres de broutards. La production de jeunes bovins devrait donc légèrement reprendre en 2013, de l'ordre de 1 % ». Elle ne retrouvera pas pour autant ses niveaux de 2010 et 2011.
Toujours concernant les jeunes bovins, l'Institut de l'élevage prévoit un retour des exportations en vif à 100.000 têtes, soit 16 % de moins qu'en 2012. « Les abattages progresseraient donc de 3 % sur l'année, en effectif comme en volume, estime-t-il. La part de jeunes bovins qui sera abattue en France dépendra largement de l'accès et de l'attractivité des marchés du pourtour méditerranéen. »
Du côté des broutards, les exportations reculeraient de 2 % en 2013. Les disponibilités sont moins importantes qu'à la fin de 2011, et les naissances s'annoncent moins nombreuses du fait de la décapitalisation allaitante. Les demandes italienne et espagnole ne se redresseraient pas. Seuls « les flux vers le Maghreb pourraient connaître une amélioration après le recouvrement du statut indemne de FCO et la baisse des cours », estime l'Institut.
Quant à la production de veaux de boucherie, elle continuerait à reculer en 2013. De 2 %, après 3 % en 2012. Les économistes tablent sur la volonté des intégrateurs de maîtriser l'offre afin d'éviter des déséquilibres sur le marché. « La baisse de la consommation entamée en 2011 et fortement ressentie en 2012 devrait se prolonger en 2013, compte tenu de la situation économique », complètent-ils.
Selon l'Institut de l'élevage, la consommation de viande bovine française, calculée par bilan, a chuté de 2 % en 2012. « En 2013, l'augmentation des abattages de taurillons devrait nourrir une légère hausse des exportations. Les importations devraient également progresser pour compenser partiellement le repli de l'offre nationale de femelles. La consommation reculerait de 1 %, poursuivant son érosion. »
Au niveau communautaire, la consommation ne diminuerait que légèrement. Les importations de l'UE « repartiront à la hausse, notamment en provenance du Brésil où la production se redresse, mais resteront à un niveau modéré ». Cette concurrence brésilienne pourrait d'ailleurs se retrouver face à la marchandise française dans les pays du pourtour méditerranéen.