La Fédération nationale bovine (FNB) a réaffirmé, mardi devant la presse, sa position offensive face à la guerre des prix menée par la grande distribution, et notamment l'enseigne E. Leclerc. Elle aura l'occasion d'en débattre le 10 septembre 2014 à l'interprofession (Interbev), autour d'une table qui réunira les industriels et les distributeurs.
La FNB entend être le moteur de cette rencontre. « L'écart entre le prix à la consommation et le prix payé au producteur prend des proportions grandissantes, estime Jean-Pierre Fleury, le président de la FNB. Il n'y a plus de connexion entre les deux. Lorsque les cours de la viande ont monté, nous avons été tenus pour responsables de la baisse de la consommation. Or, la guerre des prix que symbolise E. Leclerc amène-t-elle à faire consommer davantage de viande ? La réponse est non. »
« Il manque 300 euros par animal »
La FNB estime que, depuis septembre 2013, le prix payé au producteur a décroché de 70 centimes, passant en dessous des 3,70 €/kg quand le coût de production est estimé à 4,50 €/kg par l'Institut de l'élevage. « Il manque aujourd'hui 300 € par animal commercialisé », calcule Jean-Pierre Fleury. Les tarifs des broutards destinés aux exportations auraient perdu 25 à 30 centimes par kilo.
« Nous parlerons des prix, mais aussi des problèmes d'étiquetage, renchérit Jean-Pierre Fleury. Le logo “Viande de France” est presque introuvable, et E. Leclerc note simplement une origine “UE” sur ses produits. C'est illicite. » La FNB attire aussi l'attention sur la qualité. « Le sujet du prix devrait se régler par le niveau qualitatif plutôt que par le tarif le plus bas, poursuit-il. Nous constatons qu'entre guerre des prix et promotions récurrentes, le consommateur n'a plus de notion de la valeur intrinsèque de la viande. Il attend la promotion suivante, pour un produit qui souvent a subi des problèmes de maturation, et n'est pas conforme à ses attentes gustatives. »