La Fédération nationale bovine (FNB) a présenté jeudi, lors d'une conférence de presse, un dispositif de rééquilibrage des revenus entre productions agricoles, qu'elle souhaiterait voir se mettre en place dans le cadre du bilan de santé de la Pac. Pour cela, elle revendique l'instauration d'une aide de 300 €/ha de surface fourragère pour les éleveurs de ruminants. Elle exposera cette idée au ministre de l'Agriculture lors de son assemblée générale les 13 et 14 février à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
«Il y a 11 millions d'hectares d'herbe et 1,5 million d'hectares de surface fourragère», a estimé Pierre Chevalier, président de la FNB. A raison de 300 €/ha, cela représenterait 3,75 milliards d'euros. Ces fonds seraient prélevés sur les aides du premier pilier de la Pac versées aux grandes cultures qui au total représentent 5 milliards d'euros.
«Il s'agit bien de rééquilibrer les revenus, a insisté Denis Sibille, le secrétaire général de la FNB. C'est le revenu qui attire des gens dans le métier. A nous d'avoir l'intelligence d'inventer un système de gestion des risques économiques dans le cadre du premier pilier. Cet argent pourrait, selon la conjoncture, aller à l'élevage ou aux productions végétales.»
L'organisation syndicale estime que cette solution permettrait de préserver l'enveloppe que la France reçoit tous les ans de Bruxelles dans le cadre du premier pilier, évitant ainsi la remise en cause des aides aux cultures du fait de la conjoncture actuelle favorable.
«Avec l'article 69, on nous propose de faire de la gestion de risque, du rééquilibrage en faveur de l'élevage ovin, peut-être des fruits et légumes. Et on arriverait à faire tout cela avec 10% de prélèvement, poursuit Denis Sibille. En même temps, la modulation prélèvera des fonds pour le second pilier dont on ne saura pas quoi faire. Autant les utiliser pour la gestion de risque plutôt que pour construire des carrefours.»
La FNB réclame également le maintien du couplage de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA) dans le cadre du bilan de santé de la Pac. C'est à son avis indispensable pour éviter que les éleveurs des zones intermédiaires n'abandonnent la production de viande bovine au profit des céréales.