Répondant à l'appel de la Fédération nationale bovine (FNB), les éleveurs de bovins viande ont bloqué les accès de plusieurs abattoirs lundi. Les actions se sont déroulées dans les Pays de la Loire, la Basse-Normandie, l'Est et le Centre. Leurs revendications portent sur le respect des accords interprofessionnels (pesée et classement des carcasses) et les prix payés aux producteurs.
Ce sont des abattoirs appartenant pour l'essentiel aux groupes Bigard, Socopa et Terrena que les producteurs visaient. Dans les Pays de la Loire, ils ont bloqué six outils industriels dès 4 heures ce matin. «Nous étions de soixante-dix à quatre-vingts au départ devant Soviba au Lion d'Angers, décrit Alain Denieulle, de la FDSEA du Maine-et-Loire. Puis nous nous sommes organisés pour rester entre trente et quarante tout au long de la journée.»
Dans l'Est, ce sont les outils de Verdun, Metz et Mirecourt qui ont été pris pour cible. Dans le Centre, les abattoirs de Villefranche-d'Allier et de Cuiseaux ont reçu la visite des éleveurs. Des actions ont également eu lieu à Sainte-Geneviève-d'Argens dans l'Aveyron et à Castres. Le mouvement avait commencé la semaine dernière en Basse-Normandie.
Les éleveurs des Pays de la Loire et du Centre comptaient bien à la fin de l'après-midi tenir le siège au moins jusqu'à ce que leurs représentants nationaux rencontrent Jean-Paul Bigard, le président du Syndicat national de l'industrie des viandes (Sniv), mercredi matin.
«Nous avons constaté des écarts de classement allant jusqu'à deux tiers de classe entre l'abattoir et le centre d'allotement, assure Francis Jacques de la FDSEA de la Moselle. Cela fait 20 centimes de moins au kilogramme.» Les producteurs se plaignent aussi que certains abatteurs ne remontent pas à l'interprofession toutes les données d'abattage.
Ils revendiquent aussi une revalorisation des prix. «Il nous manque entre 60 et 70 centimes par kilogramme pour obtenir une marge correcte sur nos jeunes bovins, insiste Francis Jacques. Il faut stopper la baisse des cours si l'on veut conserver des ateliers d'engraissement dans les zones intermédiaires. Sinon, ce sont des prairies qui seront retournées.»