« Même si c'est osé, nous voulons dire aux éleveurs de ne pas baisser les bras car nous aurons besoin d'eux demain, a insisté Dominique Langlois, le president d'Interbev, le mercredi 1er juin 2011 lors d'une conférence de presse. L'interprofession s'est prononcée solidaire des éleveurs à l'unanimité. Il faut éviter cette spirale de décapitalisation. »
Les professionnels estiment que, depuis trois semaines, l'offre a progressé de 10 % en moyenne, toutes catégories de bovins confondues. « Et cela augmente de semaine en semaine, regrette Dominique Langlois. Nous sommes inquiets de cet afflux qui pèse sur les cours et sur l'avenir de la filière. »
Le président d'Interbev estime que ces abattages supplémentaires pourraient aboutir à une progression des volumes de viande mis sur le marché de 100.000 tonnes. Pierre Chevalier, le président de la Fédération nationale bovine, parle même de 150.000 tonnes.
Dans une note confidentielle, l'Institut de l'élevage calcule que cet ajustement du cheptel pourrait entraîner un surplus de 84.000 tonnes de viande, en tenant compte des allègements des carcasses liés à la moindre finition des animaux. Et surtout, cet excédent risque de se concentrer dans le temps.
Face à ces disponibilités soudaines, « nous avons demandé mardi [le 31 mai 2011, ndlr.] au ministère la mise en place d'une opération de stockage privé, poursuit Dominique Langlois. Mais ce serait mieux si nous pouvions l'éviter ». Car à sa sortie du stockage, la viande risque d'alourdir à nouveau le marché. « Nous préférerions des restitutions à l'exportation, insiste-t-il. D'autant que nous avons des problèmes de parité face au dollar. »
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samedi 04 juin 2011 - 11h41
Est ce que les éleveurs ont subi les mêmes modulations (pardon d'utiliser la langue de bois:il faut comprendre : diminution) de leurs aides PAC que les céréaliers depuis 10 ans? Si , oui, on peut se dire que cette somme manquante aujourd'hui aurait pu en sauver beaucoup; ou alors il fallait augmenter les prix à la production, ce qui n'a pas été fait. Mais personne ne soulève cette question. Réduire le budget de la PAC sous entend que le consommateur final paie son alimentation plus cher; mais personne ne veut l'admettre. Le producteur ne peut indéfiniment être la variable d'ajustement; à force de tirer la ficelle , elle casse.