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Viande de cheval/Fraude

Les professionnels demandent l'étiquetage des produits transformés

Publié le lundi 11 février 2013 - 16h56

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Les réactions professionnelles se sont multipliées, à la suite du signalement de viande de cheval dans des plats cuisinés à base de viande de bœuf commercialisés par le groupe Findus.

 

Pour la FNSEA, cette affaire « est tout d'abord d'une fraude. Il y a bien tromperie du consommateur sur la nature de la viande utilisée. Ce délit pénal qui n'est, ni un problème sanitaire, ni un problème de traçabilité, mérite une sanction exemplaire ».

 

L'organisation syndicale rappelle que les producteurs de viande bovine et de porc en France se sont engagés dans des démarches d'identification des animaux et de traçabilité avec, à la clé, des cahiers des charges et deux logos : VBF et VPF.

 

« Il est donc urgent que l'origine des matières premières agricoles soit mentionnée dans les produits transformés de manière obligatoire. Plus loin, cette affaire vient nous rappeler que la qualité de l'alimentation a un prix et qu'une nouvelle fois, ce sont les consommateurs et les producteurs qui trinquent. »

 

Compte tenu de l'impact de cette fraude, la FNB (Fédération nationale bovine) se portera partie civile dans les procédures qui seront engagées contre les entreprises responsables, et entend « porter plainte pour atteinte à l'image de la production française », indique-t-elle dans un communiqué.

 

« Les éleveurs ne comprennent pas comment, alors que la France dispose d'un cheptel important et de qualité, proposant aux consommateurs une production nationale répondant aux conditions les plus exigeantes et les plus contrôlées, il est fait appel à une cascade d'intermédiaires pour fournir la viande bovine, ce qui peut ouvrir la voie à des tentations de fraudes et malversations », explique la FNB.

 

Pour la FNP (Fédération nationale porcine), la situation ne fait que mettre en lumière « un manque de clarté regrettable dans l'étiquetage des produits en Europe ».

 

« Comment apporter les garanties, la transparence que réclame le consommateur quand la Commission européenne s'apprête à favoriser un étiquetage des produits UE/non UE ? Concernant les produits issus du porc, la FNP se bat depuis de nombreuses années pour une information claire du consommateur par l'indication de l'origine nationale, qu'il s'agisse de la viande fraîche mais aussi des produits transformés », indique la Fédération nationale porcine.

 

La Coordination rurale (CR) enfonce le clou. « Il est anormal qu'on exige des éleveurs une transparence pointilleuse et sans faille alors que les intermédiaires et les industries agroalimentaires agissent à leur guise ! » Le syndicat s'inquiète du « préjudice causé aux éleveurs et à l'image de qualité réputée du bœuf français ».

 

« La multiplication des intermédiaires et les matières premières agricoles qui sont soumises aux marchés boursiers et au libre-échange débridé entraînent de nombreux problèmes. Pour éviter que ne se reproduisent ces malhonnêtetés, il est urgent qu'un système de traçabilité infaillible soit imposé à tous les maillons de filière, même pour les produits transformés. La libre circulation des produits au sein de l'UE n'est acceptable qu'à ce prix », souligne la CR.

 

L'interprofession bovine, Interbev, demande de son côté aux pouvoirs publics « d'imposer immédiatement, et sans attendre une décision de la Commission européenne, l'indication obligatoire du pays d'origine de la viande en tant qu'ingrédient sur l'étiquette des préparations à base de viande ».

 

Outre l'étiquetage sur l'origine des matières premières des produits transformés, la FGA-CFDT revendique un droit d'alerte et de retrait pour les salariés. « Un salarié témoin de pratiques douteuses, de dysfonctionnements... mettant en cause la qualité sanitaire des aliments, doit pouvoir les dénoncer sans craindre de perdre son emploi », plaide le syndicat.

 

De leur côté, la FRSEA et les JA des Pays de la Loire « ressentent une immense colère vis-à-vis des apprentis sorciers de l'économie mondialisée. Est-ce bien utile, pour un fabricant de lasagnes du Luxembourg, d'aller chercher de la viande en Roumanie, en passant par Chypre et les Pays-Bas ? Voilà ce qui arrive quand on ne recherche que le profit et les bas prix ! Consommer les produits du pays, en priorité, et valoriser ces produits de qualité sur les étiquettes : voilà ce qu'il faut faire. »

 

Quant à GDS France, il insiste sur le fait que « la crise actuelle des lasagnes « au bœuf de cheval » n'est pas une crise sanitaire ; les comportements mercantiles et possiblement frauduleux d'opérateurs des filières économiques ne sauraient mettre en cause la qualité et la sécurité sanitaire des produits d'élevage français. » Les GDS saisissent la balle au bond pour rappeler que, « de l'élevage à l'abattoir, un document sanitaire d'accompagnement permet d'apporter toutes les informations pour sécuriser la chaîne alimentaire ». Ils demandent aux « pouvoirs publics de revoir leur projet de suppression à brève échéance de ce document papier au profit d'une base de données, à laquelle tous les opérateurs n'auront pas les moyens informatiques de se connecter. »

 

Coop de France « réaffirme fermement sa demande d'un étiquetage obligatoire du pays d'origine pour les viandes utilisées comme ingrédients dans les produits élaborés. Cet étiquetage, réclamé par les associations de consommateurs, apportera une information complémentaire en matière de sécurité sur les produits ». Philippe Mangin, président de Coop de France, « se déclare favorable à une anticipation interprofessionnelle volontaire de la future réglementation européenne sur l'étiquetage des produits transformés à base de viande et appuie les pouvoirs publics dans cette démarche européenne ».

 

Selon la FNAF-CGT, « le patronat des industries agroalimentaires, qui connaît les réseaux et circuits douteux qu'empruntent les viandes en Europe, est d'autant plus responsable de la situation qu'il refuse toujours une traçabilité sans faille indiquant la provenance des matières premières agricoles. La grande distribution qui "fixe" le cahier des charges pour l'industrie de la transformation, ne peut pas jouer la "vierge effarouchée" et prétendre ne pas connaître les conséquences de ces pratiques de dumping social ».

 


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