Le différend persistait lundi entre la Russie et la Pologne sur la viande polonaise et pourrait s'étendre prochainement aux produits laitiers, Varsovie menaçant de son côté de s'opposer à l'entrée de la Russie dans l'OMC, à la veille de nouvelles négociations mardi à Moscou.
La Russie a imposé en 2005 un embargo sur les importations de viande en provenance de Pologne, le justifiant par des problèmes de contrôle sanitaire du côté polonais. En réponse, la Pologne bloque le lancement de négociations d'un accord important avec l'Union européenne (UE), qui doit comporter un volet énergétique clé pour les Européens.
«La Pologne voudrait que la Russie devienne membre de l'OMC. Mais si l'approche de la Russie à l'égard de la Pologne ne change pas, alors nous serons obligés de nous prononcer contre l'entrée de la Russie dans l'OMC», a déclaré lundi le vice-ministre polonais de l'Agriculture Jan Krysztof Ardanowski.
«Notre position n'a pas changé» après ces menaces, a réagi Alexeï Alexeïenko, porte-parole de l'inspection vétérinaire russe, répétant l'exigence que Varsovie se plie à des contrôles vétérinaires supplémentaires.
«La Pologne refuse tout dialogue direct. Elle a chargé l'Union européenne de la représenter», a-t-il ajouté, évoquant des négociations mardi à Moscou avec Paola Testori-Coggi, vice-directrice de la direction générale européenne à la santé et la protection des consommateurs.
Varsovie «est obligée de lier ces deux questions: l'embargo et la signature d'un accord entre la Russie et l'Union européenne», a expliqué quant à lui le vice-ministre polonais, alors qu'un sommet UE-Russie est prévu le 26 octobre au Portugal et des législatives le 21 octobre en Pologne.
«La majorité des pays de l'UE est solidaire de notre position et nous soutient», a-t-il assuré. Il a également évoqué la menace d'un embargo russe sur les produits laitiers polonais à partir du 1er novembre.
«Nous avons reçu une lettre exigeant des vérifications de toutes nos entreprises souhaitant exporter des produits laitiers en Russie. Il y est dit que si en octobre, ces vérifications n'ont pas été faites, à partir de novembre ces produits seront interdits.»
Du côté russe, Alexeï Alexeïenko a confirmé l'expédition de cette lettre, précisant qu'il s'agit également d'un problème sanitaire.