La table ronde organisée mardi matin, lors de l'assemblée générale d'Inaporc, sur l'Observatoire des prix mis en place par les pouvoirs publics, a été l'occasion pour une partie de la filière, y compris la distribution, de rappeler son attachement à la mention de l'origine sur les produits de la filière porcine. Et d'évoquer cette voie comme une possibilité d'améliorer l'attractivité des produits de la filière française vis-à-vis du consommateur.
«Il faut le faire, a insisté Jérôme Bédier, le président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Chaque fois qu'on l'a fait, personne ne l'a regretté.» Il faisait allusion notamment à l'expérience du secteur bovin avec la mise en place du logo VBF.
Du côté de la production, Jean-Michel Serres, le président de la Fédération nationale porcine (FNP), a accueilli la proposition favorablement. En revanche, il a rappelé que les producteurs avaient le sentiment que la filière était laissée à l'abandon face aux distorsions de concurrence qui existent avec des pays voisins. Comme la main-d'oeuvre dans les abattoirs allemands, ou les lourdeurs de la réglementation environnementale française qui freine la restructuration des élevages.
Les abatteurs-découpeurs n'ont pas répondu directement à la question de l'origine. Plusieurs fois par le passé, ils ont souligné l'aptitude des Espagnols et des Allemands à imposer leur marchandise sur leur marchés intérieurs. «Depuis deux ou trois ans, nous retrouvons de 10 à 15% de produits d'origine communautaire dans les linéaires, a constaté Paul Rouche, le président délégué du Syndicat national du commerce du porc (SNCP). Quand on veut vendre en Espagne ou en Allemagne, on se heurte à un mur.»
En revanche, les industriels de la charcuterie semblent moins favorable à l'idée. «Nous achetons du porc en France et ailleurs, a répondu Robert Volut, le président de la Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viande (FICT). Le prix se forme en fonction du rapport offre-demande. C'est un marché libre. On peut tenter d'envoyer un message simplificateur au consommateur, mais la vie est plus compliquée que ça.»