L’Inra a indiqué jeudi qu'il reprendra « dès le début de juin » la conduite de son essai de porte-greffes de vigne transgéniques résistants au virus vecteur du court-noué pour quatre nouvelles années. L'institut souligne qu'il maintient « toutes les mesures nécessaires pour éviter la dissémination, ainsi que le dialogue actif avec les parties prenantes sur les objectifs, les modalités et les résultats de cet essai ».
Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, avait annoncé le 18 mai qu’il validait la reprise de cette expérimentation, initialement autorisée en 2005 pour cinq ans, et saccagée en septembre 2009 par un militant anti-OGM. Cet acte isolé a compromis « la production attendue de résultats scientifiques alors qu’elle avait permis un éclairage nouveau sur la variabilité et le fonctionnement » du virus, souligne l'Inra.
Bruno Le Maire avait suivi les avis positifs émis par les deux collèges du Haut-Conseil des biotechnologies (le comité scientifique, et le comité économique, éthique et social) sur ce dossier le mois dernier, suivant une demande de l'Inra déposée en mars auprès du ministère.
« Cet essai a été conçu et préparé en dialoguant avec un comité local de suivi composé d’élus et de représentants du monde viticole, syndical et associatif (consommateurs, défenseurs de l’environnement) » et l'avis du ministre n'est tombé qu'après l'avis définitif du HCB et une consultation publique (qui s'est terminée le 30 avril, NDLR), rappelle l'Inra, coupant court à de récentes déclarations d'opposants syndicaux et écologistes qui dénonçaient un essai « dont personne ne veut » et mis en place « sans aucune concertation ».
La nouvelle autorisation prévoit une surveillance de la parcelle pendant les dix années suivant la fin de l'expérimentation, avec un rapport intermédiaire annuel, renchérit l'Inra.
L’organisme de recherche souligne que parallèlement à cet essai, il va cultiver la complémentarité des techniques de lutte contre la maladie du court-noué en poursuivant ses recherches en cours sur d'autres méthodes alternatives, non OGM, et non polluantes (résistance par sélection classique et plantes nématicides en culture bio notamment), « en évitant l’utilisation de produits de traitement reconnus comme hautement toxiques » et peu efficaces, amenés à disparaître.
En outre, « tous les plants de vigne ont été greffés avec un cépage non OGM, le pinot meunier. Cette précaution, combinée à la suppression des inflorescences, écarte tout risque de dissémination pour cet essai sans vocation commerciale », insiste l'institut de Colmar.
Le message est clair.
Pour en savoir plus sur cet essai, consultez le dossier de l'Inra sur le sujet.
Lire également :
• Vigne/Reprise des essais OGM : accord des deux ministères compétents (Bruno Le Maire) (18 mai 2010)