Depuis l'annonce, le 8 juin par la Commission européenne, du maintien de l'interdiction de fabrication du vin rosé sans indication géographique par coupage, les syndicats et organisations de producteurs français et européens «se félicitent» tous unanimement de ce revirement de Bruxelles qui a fini par se plier aux revendications du lobbying des régions productrices de vins, poussées par la France.
Le Copa-Cogeca (syndicats et coopératives agricoles de l'UE) se satisfait «non seulement de la décision prise qui va permettre aux producteurs traditionnels de vin rosé en Europe de continuer à élaborer un produit de qualité, mais également du fait que la Commission reste à l’écoute des principaux acteurs du secteur vitivinicole européen, à savoir les producteurs et leurs coopératives», a affirmé Pekka Pesonen, son secrétaire général.
Le Copa-Cogeca, précise le communiqué, s’était opposé à cette proposition qui est «en contradiction avec la politique de qualité de l’Union européenne et qui aurait causé un grave préjudice économique aux régions traditionnellement productrices de vin rosé».
En France, la FNSEA loue «la détermination des professionnels du secteur vitivinicole tant au niveau national qu’européen [qui], relayée et appuyée par le ministre de l’Agriculture et de la pêche, Michel Barnier, a été entendue». Le syndicat majoritaire souligne que «le maintien [de la décision de Bruxelles] risquait de conduire à une banalisation du produit qui aurait été néfaste à l’économie de toute la filière».
Pour les Vignerons coopérateurs de France (CCVF), «la raison l'a emporté», soulignant que cette décision démontre que «l’industrialisation du vin n’est pas une fatalité et que l’on peut réussir à défendre les produits de terroir appréciés par les consommateurs». Ils se réjouissent que Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne à l'Agriculture, se soit résolue à écouter les producteurs, et remercie «tout particulièrement les vignerons de Provence pour leur mobilisation».
Pour sa part, la Coordination rurale estime que «cette décision fait naître un espoir pour tous les autres secteurs du monde agricole, car elle montre que la Commission peut prendre de bonnes décisions quand elle écoute les professionnels au lieu de mettre en œuvre une politique idéologique de manière technocratique». La CR lui demande d’avoir «la même attention pour les producteurs de lait qui font face à une crise d’une gravité extrême».
Lundi, l'AGPV (Association générale de la production viticole) avait déjà affirmé sa «grande satisfaction» de voir Mariann Fischer Boel «conserver le savoir-faire des vignerons plutôt que le côté mercantile». Michel Barnier avait salué l'issue favorable des discussions pour le maintien de l'interdiction du coupage du vin blanc et du vin rouge pour fabriquer du vin rosé.
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