La région Languedoc-Roussillon a demandé au ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, dans une lettre ouverte datée du 16 juillet, de recevoir une délégation de sa filière viticole dans l'espoir d'obtenir « une réponse en urgence sur l'irrigation de la vigne ».
« Nous demandons au ministre de l’Agriculture de nous recevoir en urgence et nous appelons tous les parlementaires du Languedoc-Roussillon à se mobiliser à nos côtés pour (lui) demander de revoir sa position. Il n’est pas trop tard pour transmettre à Bruxelles la demande des professionnels du Languedoc-Roussillon, mais il faut réagir dans l’urgence », milite un communiqué du 13 juillet, paraphé par les élus de la viticulture languedocienne (Conseil régional, chambre d'agriculture, FRSEA et JA, caves coopératives et Vignerons indépendants) et le vice-président de la FNSEA, Jérôme Despey.
« L’irrigation de la vigne est aujourd’hui incontournable pour permettre à certaines entreprises de la filière viticole du Languedoc-Roussillon de retrouver de la compétitivité sur les marchés et faire face à la crise qui les frappe durement », constatent les signataires de la lettre dans le communiqué.
Ils rappellent que depuis l’été 2009, la Région et l’ensemble de la filière viticole ont demandé à l’Etat de faire évoluer les cadres existants pour financer les projets d’irrigation avec les fonds européens FEADER (Fonds européen agricole pour le Développement Rural).
Le 28 juin, les représentants de la filière viticole du Languedoc-Roussillon avaient « alerté » Bruno Le Maire sur « l'urgence de prendre en compte la demande forte des professionnels » de la région d'une modification de la mesure 125 B du Programme de développement rural hexagonal (PDRH) « pour permettre le financement de l'extension des réseaux d'irrigation.
« A ce jour, l’Etat n’a pas apporté de réponse positive » à cette demande, qui n'a pas été intégrée dans la version du PDRH transmise à Bruxelles, déplorent les représentants de la filière viticole de la région. « Cette attitude aura des conséquences sur (son) développement. Sans ces fonds européens, l’irrigation ne se fera pas et la filière souffrira encore de son manque de compétitivité sur les marchés à l’export », ajoute le communiqué.
Selon eux, cela serait d'autant plus regrettable que les « crédits européens pour le financement des projets existent ». Et si la France demeure sur sa position actuelle, « ils ne seront pas mobilisés », pointent-ils.
La filière viticole du Languedoc-Roussillon remarque par ailleurs que « l’irrigation permet de garantir la qualité par une régulation du stress hydrique et de sécuriser la viticulture dans un contexte de réchauffement climatique ».