Les Vignerons indépendants de France (VIF) demandent la mise en place d’une « assurance revenu » destinée à gérer les variations récurrentes des revenus viticoles provoquées par les crises économiques et les aléas climatiques.
Dans un courrier envoyé à Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, et à Dacian Ciolos, commissaire européen à l’Agriculture, Michel Issaly, président des Vif, demande que ce projet fasse partie des outils autorisés dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune.
Une expertise est en cours auprès d’un cabinet spécialisé pour établir différents scénarios d’assurances et calculer, dans chaque cas, les primes à payer pour les vignerons et les indemnisations à verser par les assureurs.
« La variabilité des revenus dans la filière est importante, aléatoire et en partie systémique, c’est-à-dire qu’elle dépasse les cas individuels », explique le communiqué de l’organisation nationale.
Et d’illustrer l’affirmation par cet exemple : dans la Région Paca, le revenu courant annuel avant impôt par exploitation est passé, en moyenne, de 30 k€ à 16, puis à 35 et enfin à 13 respectivement en 2000, 2002, 2004 et 2006.
Lors d’une conférence de presse organisée mardi au siège parisien de l’organisation, les Vif ont expliqué qu’ils travaillaient avec un cabinet spécialisé pour définir les contours de cette « assurance revenu ». « Nous avons analysé ce qui existe déjà aux États-Unis et au Canada », a expliqué le président Issaly.
Si certains points semblent acquis, notamment la nécessité d’un cofinancement par des subventions publiques, plusieurs questions restent en suspens. Ainsi, le caractère obligatoire ou volontaire d’une telle assurance n’a pas été tranché.
Les Vif rendront publiques en juin des simulations d’assurances individuelles sur la base des revenus courants réellement observés entre 2002 et 2009 dans tous les bassins viticoles.