Le ministre portugais de l'Agriculture, Jaime Silva, dont le pays préside l'UE, a affirmé «qu'il y a encore de grandes divergences» pour parvenir à un accord d'ici à la fin de l'année sur la réforme de l'OCM vin (organisation commune de marché du vin), lundi lors de la réunion avec ses homologues des 27 Etats membres, à Luxembourg. «Nous sommes face à un puzzle compliqué avec des pièces éparses», a ajouté le ministre.
La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel s'est montrée plus optimiste. «Nous avons tous les éléments pour un compromis final», même si «cela ne sera pas aisé d'y parvenir», a-t-elle déclaré.
Michel Barnier, a rappelé la position française: «Nous n'accepterons pas de dérégulation des droits de plantation», a-t-il affirmé. «La Commission doit bouger si elle veut un accord d'ici à la fin de l'année, elle doit écouter davantage les Etats», a-t-il ajouté. «Nous voulons aussi conserver la distillation de crise», a-t-il dit dit. Bruxelles voudrait supprimer cet outil de lutte contre la surproduction.
Concernant l'arrachage de 200.000 hectares de vignes dans l'Union européenne, sur cinq ans, Mariann Fischer Boel, s'est dite prête à revoir à la baisse son objectif, citant le chiffres de «150.000 hectares». Elle s'est aussi dite ouverte à l'idée de réduire de cinq à trois ans la période pendant laquelle les viticulteurs pourraient recevoir les primes en échange de l'arrachage.
Lundi, le débat entre les ministres des 27 Etats membres a également porté sur les enveloppes nationales.
«La plupart des délégations peuvent soutenir le principe d'enveloppes nationales», selon le compte-rendu de la réunion du Conseil. «Elles estiment que de telles enveloppes permettraient de répondre aux besoins spécifiques de chaque Etat membre»: aides à la restructuration ou à la conversion au niveau de la production, de la transformation ou de la commercialisation, promotion de nouvelles techniques de production, promotion, tant sur le marché intérieur que vers les pays tiers, compatible avec les mesures de santé publique, mesures agroenvironnementales, mesures de prévention et de gestion des crises, récolte en vert.
La proposition de transfert du premier vers le second pilier «a reçu en revanche un accueil plutôt sceptique de la plupart des délégations qui appréhendent une re-nationalisation de la Pac ou que les ressources ne soient pas canalisées vers le secteur viticole», selon le compte-rendu.
Au sujet de la proposition d'autoriser les Etats membres à utiliser une partie du budget disponible au titre de leurs enveloppes nationales sous la forme de paiements découplés dans le cadre du régime de paiement unique, la plupart des délégations «n'y voient pas d'intérêt immédiat et ne souhaite pas retenir cette solution comme compensation à l'abolition de la chaptalisation».