Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, doute de la « capacité » d'« un tribunal de commerce d'une petite bourgade » à statuer dans le dossier du volailler Doux, jugeant « mauvaise » la décision du tribunal de Quimper concernant le groupe.
« Quand on parle de milliers d'emplois, quand on parle de milliards d'euros de chiffre d'affaires, je ne suis pas sûr qu'un tribunal de commerce d'une petite bourgade ait la capacité d'appréhender les sujets correctement », a déclaré M. Beulin, également président de Sofiprotéol, l'établissement financier de la filière des huiles et protéines végétales qui avait coordonné une offre de reprise globale du volailler mis en redressement judiciaire le 1er juin 2012.
« Je m'interroge de plus en plus sur le rôle des tribunaux de commerce », a-t-il affirmé mercredi sur Europe 1, ajoutant que la décision le 1er août 2012 du tribunal de commerce de Quimper de placer en liquidation judiciaire le pôle frais de Doux était « mauvaise ».
« Je pense qu'il faut à un moment donné traiter ces sujets-là à un autre niveau », a-t-il dit.
Le maire socialiste de Quimper, Bernard Poignant, a entendu en direct l'interview du président de la FNSEA et l'a trouvé « plutôt arrogant ».
« Je lui ai écrit pour l'inviter à venir dire bonjour au maire d'une “petite bourgade” », a-t-il déclaré ironique.
« Je pense qu'il y a beaucoup de paysans qui vivent dans des “petites bourgades” et je me demande comment ils vont le prendre », a-t-il ajouté, rappelant qu'il y a « des talents au-delà du boulevard périphérique (parisien) ».
Le groupe Doux a pour sa part déploré des propos « irrespectueux », estimant que Sofiproteol « se permet d'insulter le tribunal et de mépriser la ville de Quimper ».
« Le groupe Doux s'élève contre les propos de M. Beulin et son comportement d'autant plus étonnant qu'ils émanent du représentant de la FNSEA dont les adhérents sont des acteurs importants du monde rural qui, eux, respectent les communes quelle que soit leur taille et les institutions paritaires et consulaires », souligne le groupe dans un communiqué.
Toutefois, Raymond Gouiffès, délégué central (CGT) du groupe, a indiqué rejoindre en partie les propos de M. Beulin. « Je ne critique pas la petitesse de la ville ou du tribunal, mais la proximité du tribunal de Quimper avec Charles Doux (président du groupe, NDLR) et sa famille », a-t-il déclaré.
« Il y a beaucoup d'imbrications », a-t-il souligné, relevant notamment qu'un haut dirigeant du groupe de Châteaulin (Finistère) était « lui-même juge au tribunal de commerce de Quimper ».
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pas faux
mercredi 29 août 2012 - 16h33
La décision du tribunal de quimper contre l'offre de Sofiproteol a sans doute été prise dans une logique politique et non économique. Leur offre allait sans doute casser le siège, proche de quimper pour garder les outils industriels, mais qui sont répartis sur tout le territoire français. Dans ces conditions, il serait plus judicieux que la décision ne revienne effectivement pas au tribunal de Commerce. Il serait également intéressant de voir où travaillent les représentants syndiqués des salariés. Je ne serai pas étonné d'apprendre qu'ils sont majoritairement au siège social...