Les prix et les exportations mondiales de volaille devraient rester bien orientés en 2012, estime Rabobank. Le retour de la Thaïlande sur le marché, qui constituera un élément majeur de l'année, devrait pénaliser les opérateurs brésiliens plutôt qu'européens.
Les prix mondiaux de la volaille devraient restés à bon niveau au cours des six prochains mois en raison d'une demande dynamique et du soutien apporté par les prix élevés de la viande bovine. Les coûts de production (l'alimentation animale pour l'essentiel) devraient, eux aussi, demeurer à haut niveau en raison des médiocres récoltes de grains en Amérique du Sud. Du coup, les marges des opérateurs de la filière devraient demeurer sous pression, ce qui contribuera à la poursuite du mouvement de consolidation du secteur, analyse Rabobank dans une nouvelle étude (1).
Les échanges mondiaux de volaille ont dû diminuer de 1 % au premier trimestre de 2012, en ligne avec les tendances saisonnières. Mais, sur l'ensemble de l'année, c'est une progression de 4 % qui est attendue. Le retour de la Thaïlande en tant qu'exportateur de viande de volaille brute (non transformée) constituera un événement majeur de l'année. Empêchée d'exportation vers l'UE depuis 2003 à cause de l'influenza aviaire, elle pourra reprendre ses expéditions à partir du 1er juillet prochain. Selon Rabobank, la Thaïlande devrait regagner les parts de marché perdues en Europe (et au Japon), au détriment de la production brésilienne (2).
Les exportations européennes de volaille devraient rester dynamiques en 2012, Rabobank prévoyant même une poursuite de la croissance des ventes vers l'Asie, l'Afrique et le Moyen-Orient. Les exportateurs européens bénéficient d'une approche mieux structurée des marchés ouverts et d'une compétitivité prix renforcée par la progression du real brésilien vis-à-vis de l'euro.
Rabobank s'inquiète de la hausse de la production de volaille au Royaume-Uni et en Allemagne, qui pourrait conduire à des excédents dans la mesure où la demande ne devrait pas progresser de plus de 1 % cette année. « Si l'industrie ne maintient pas une discipline adéquate, les marges vont être mises sous pression, comme au premier trimestre de 2011. »
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(1) « Rabobank Poultry Quarterly », 2nd Quarter 2012, avril 2012.
(2) « The return of Thai raw chicken », Rabobank, mai 2012.
