Le ministère de l'Agriculture a publié le 13 décembre 2010, un rapport sur la compétitivité de la filière volailles de chair française. Ses auteurs assurent que « la filière française a encore de nombreux atouts pour soutenir la compétition internationale, sous réserve de développer une stratégie de reconquête et de consolidation ».
C'est le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux qui a rédigé ce rapport. Il estime que la montée en puissance récente et « spectaculaire » de la filière allemande « en dépit de la concurrence des pays émergents, notamment brésilienne, incite à penser qu'il existe des alternatives à l'attentisme résigné ».
Pour que la filière française renoue avec la compétitivité, les rapporteurs insistent sur la nécessité qu'elle « s'impose sur le marché des produits standards sur lequel elle est le plus concurrencée ».
Pour cela, ils proposent d'agir à quatre niveaux :
- Au stade de la production, en réduisant d'un cinquième le coût de production. Cela passerait par « un nouveau modèle technique et économique » avec une adaptation de la taille des élevages et la conception d'un nouveau « bâtiment plus économe et performant techniquement ». Ce dernier servirait à « élaborer un plan de modernisation des bâtiments, soutenu financièrement par l'État ». La production d'énergie renouvelable serait aussi une source de nouvelles recettes.
- Au niveau communautaire, les rapporteurs proposent que les pouvoirs publics s'attachent « à faciliter le développement de la filière, en réduisant les distorsions de concurrence [...] vis à vis de l'Allemagne, en matière de TVA agricole et de coûts salariaux dans les entreprises d'abattage et de transformation ».
- Au stade de l'abattage et de la transformation, « il convient de poursuivre systématiquement l'effort d'automatisation et de standardisation de la gamme de produits pour en réduire les coûts », assure le rapport.
- Au niveau des entreprises, les rapporteurs préconisent « une stratégie habile de restructuration [...] pour éviter que des entreprises françaises ne soient reprises par des concurrents étrangers. Leur regroupement est à favoriser en veillant à ne pas faire de la notion d'abus de position dominante une contrainte nationale supérieure à celle imposée au niveau européen ».
- Au niveau commercial, la priorité porte sur la défense des parts de marché. Ce qui nécessite le maintien des restitutions à l'exportation pour le poulet de chair, d'une part, et la protection du marché intérieur, d'autre part. Dans le secteur de la dinde, c'est le reclassement de certaines viande séparées mécaniquement (VSM) en tant que « viandes » et non « VSM » qui apparaît prioritaire.
Le rapport insiste aussi sur la limitation du nombre de productions sous label rouge pour « renforcer leur poids face aux distributeurs et éviter leur dispersion ». Ainsi que l'indication de l'origine géographique des viandes et une « politique de promotion collective [...] organisée autour d'une interprofession forte et structurée pour l'ensemble des volailles ».