Le Sénat organisait, mercredi après-midi, une table ronde sur la volatilité des prix agricoles. L'occasion pour la Haute Assemblée de dire qu'elle « attend beaucoup du G20 » qui se réunira sur ce thème, les 22 et 23 juin.
Les experts de la FAO, des ministères de l'Agriculture ou de l'Economie, de la FNSEA ou de la meunerie entendus par les sénateurs ont décrit la situation créée par la volatilité des prix agricoles, qui s'est fortement accrue depuis 2004. Les débats ont largement tourné autour des pré-propositions formulées par la FAO et neuf autres organisations internationales début avril, dans le cadre du G20.
Les orateurs sont tombés d'accord pour estimer qu'il fallait renforcer la transparence des marchés financiers pour limiter la spéculation. En particulier en Europe, laquelle serait en retard sur les Etats-Unis en ce domaine.
Même consensus pour estimer que l'on ne récréera pas de stocks massifs d'intervention à travers la planète, qu'il n'est pas besoin de créer de nouvelle institution internationale pour gérer le problème agricole mondial, que la volatilité va perdurer dans les prochaines années et qu'il faut améliorer la connaissance statistique de l'offre et de la demande alimentaire à travers la planète. Le Sénat présentera une communication récapitulative d'ici à la fin mai.
Au nom de la FNSEA, son directeur général, Patrick Ferrère, a revendiqué une déduction fiscale pour aléas, la création de caisses de compensation conjoncturelles (du type de l'ex-Stabiporc) et le développement de la contractualisation entre éleveurs et céréaliers.
A cet égard, il a confirmé que les interprofessions concernées feraient des propositions à la fin juin, de façon à sortir du « spot permanent ». En prévision, une réunion sur les indicateurs à prendre en compte se tiendra la semaine prochaine au ministère de l'Agriculture.
Il a par ailleurs été considéré que toutes les filières de production agricoles ne se prêtent pas facilement à la contractualisation, a fortiori à la création de marchés à terme.