Les experts de 75 pays membres de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), réunis vendredi à Rome, ont estimé que « les brusques hausses de prix » des céréales sont « une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire », selon un communiqué publié par l'organisation. « Rien ne laisse présager une crise alimentaire mondiale imminente », a-t-elle toutefois ajouté.
« L'offre et la demande mondiales de céréales semblent se maintenir en équilibre », estime la FAO.
La production mondiale de céréales en 2010 devrait s'établir, selon elle, à 2,239 milliards de tonnes, en baisse de seulement 1 % par rapport à 2009. Ce recul « s'explique essentiellement par la récolte réduite de céréales dans les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) » (ex-URSS), précise l'organisation.
Les principaux facteurs identifiés par les experts pour expliquer la « récente escalade des cours mondiaux » sont ainsi « les pertes de récolte inattendues dans certains grands pays exportateurs, suivies d'interventions de politique nationale et de comportements spéculatifs ».
Parmi les causes profondes de la volatilité, les experts réunis par la FAO ont identifié « le lien croissant avec les marchés externes, en particulier l'impact de la financiarisation sur les marchés à terme ». Le manque d'informations sur la situation de l'offre et de la demande agricoles, le manque de transparence des marchés, les brusques changements déclenchés par les situations nationales expliquent aussi la volatilité des prix.
Les experts ont par conséquent recommandé d'étudier des « approches alternatives d'atténuation de la volatilité des prix alimentaires » et de « nouveaux mécanismes visant à accroître la transparence et à gérer les risques liés aux nouvelles sources d'instabilité des marchés ».
Ils ont aussi préconisé « le renforcement des capacités en matière de suivi des intentions de semis, de développement des cultures, d'information sur les marchés intérieurs et des différentes dimensions du comportement des marchés à terme, y compris la participation des opérateurs non commerciaux ».
Certaines de ces questions seront examinées lors de la prochaine réunion du Comité de la sécurité alimentaire (CSA) basé à la FAO.
Alors que les cours mondiaux du blé ont enregistré une hausse de 60 à 80 % entre juillet et septembre, et que ceux du maïs ont progressé de 40 %, les prix du riz n'ont augmenté que de 7 % au cours de la période.
La facture des importations céréalières des 77 pays les plus pauvres du monde – les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) – devrait augmenter de 8 % par rapport à 2009-2010 pour s'établir à 27,8 milliards de dollars.
VIDEO : Marchés agricoles: proposition de création d'un « forum de stabilité agricole » (22 septembre 2010)
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mardi 28 septembre 2010 - 10h16
Compte tenu de l'érosion monétaire depuis 20 ans, les céréales n'ont fait que revenir à un prix normal, alors qu'il était trop bas l'an dernier. Prenez un indice 100 en 1990 (par exemple) et appliquez le aux prix des céréales , mais aussi aux charges et on verra bien quel est le poste qui a le plus augmenté. Si l'on veut que les agriculteurs produisent, il faut les rémunerer, sinon ils arrêteront faute de revenus , de motivation et de capacités d'investissementet là, il y aura un risque alimentaire; des paysans pauvres génèreront la famine pour les autres.