Les zones humides vont enfin avoir leur parc national, a annoncé mercredi la ministre de l'Ecologie. Il commencera à être sélectionné à la mi-2011.
Tourbières, marais ou estuaires, les zones humides, qui représentent 3 % du territoire français, sont dotées de mille vertus environnementales.
Au cours du deuxième semestre de 2011, le ministère lancera un appel à candidature pour trouver le territoire adéquat qui devra comporter « un cœur significatif de plus de 10.000 ha » de milieux humides « identifiés pour leur richesse biologique exceptionnelle ».
L'ambition est de mettre en place à la fin de 2011 le groupement d'intérêt public (GIP) chargé de réaliser les études sur le site retenu, précise le cabinet de Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) dans un communiqué de presse.
Il s'agira d'un des trois parcs nationaux prévus par le Grenelle de l'environnement. Le parc national terrestre et marin méditerranéen devrait être situé dans les Calanques, à l'est de Marseille, et le parc national de feuillus de plaine « Entre Champagne et Bourgogne ».
Il s'agit d'écosystèmes peu représentés dans les neuf parcs nationaux existants en France (dont trois en Outre-Mer), l'un des outils de protection les plus forts du patrimoine naturel.
En octobre 2010, l'ex-secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, avait annoncé que « trois grands sites potentiels » étaient étudiés pour le parc de zone humide : le marais de Brouage (Charente-Maritime), une partie de la vallée de l'Allier et une partie de la vallée du Doubs.
« Les zones humides et les services qu'elles rendent au quotidien méritent d'être mieux connus du grand public », a déclaré NKM, à l'occasion de la journée mondiale des zones humides, selon le communiqué.
Espaces de transition entre la terre et l'eau, ces espaces constituent d'importants réservoirs de biodiversité : 50 % des oiseaux et 30 % des espèces végétales remarquables et menacées en dépendent.
« Véritables éponges, elles diminuent les risques d'inondation en périodes de fortes pluies et permettent d'alimenter les cours d'eau en période de sécheresse. Stations d'épuration naturelles, elles filtrent les polluants contenus dans les eaux de ruissellement et améliorent la qualité de nos cours d'eau », a encore expliqué la ministre de l'Ecologie.
Les zones humides boisées sont également des sites de stockage de carbone.
De la baie du mont-Saint-Michel à celle de la Somme en passant par le lagon de Moorea et le lac du Bourget, 36 sites en France bénéficient du label international Ramsar, convention ratifiée en 1971 visant à enrayer la disparition des zones humides d'importance internationale.
Près de 67 % des zones humides internationales ont disparu depuis le début du XXe siècle dont la moitié sur la période allant de 1960 à 1990, rappelle le ministère, qui souligne que « le constat est similaire à l'échelle nationale ».