Dans une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy qui doit rencontrer jeudi soir ses homologues chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles à propos du G20, la Confédération paysanne demande au président de la République d’ajouter à l’ordre du jour le sujet de la crise laitière.
Philippe Collin, le porte-parole du syndicat, et André Bouchut, son secrétaire national, demande également à Nicolas Sarkozy d’amener l’Union européenne (UE) à prendre immédiatement et simultanément les décisions suivantes:
- remise en cause de la décision de supprimer les quotas en 2015;
- gel des augmentations de quotas prévues dans le bilan de santé de la Pac;
- baisse de 5% du quota européen;
- prélèvement de pénalités pour dépassement dans tous les Etats membres;
- retrait des stocks de produits industriels «pour rétablir immédiatement le prix du lait payé aux producteurs afin que celui-ci couvre le prix de revient, rémunération du travail comprise».
«Ce n’est pas le système de quotas laitiers qui est en cause mais sa mauvaise gestion qui le rend inopérant», explique les deux responsables de la Confédération paysanne au chef de l'Etat, tout en dénonçant «l’augmentation rapide des excédents en stocks publics et privés, respectivement de 322.000 tonnes et de 130.000 tonnes depuis le 1er janvier 2009». Selon eux, cela «démontre clairement le déséquilibre entre l’offre et la demande, et cela malgré une sous-réalisation européenne de plus de 4%».
«Au lieu d’envisager des mesures européennes de régulation des excédents de production comme le suggère la Commission européenne, il faut mettre en œuvre une politique laitière européenne mettant en production des volumes qui répondent à la demande de consommation intérieure afin d’éviter les stocks», martèlent-ils.
Selon eux, «cette politique doit interdire que le prix du lait soit indexé essentiellement sur les produits excédentaires échangés sur le marché mondial sans référence aux coûts de production».
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