Publié le vendredi 20 novembre 2015 - 17h50
Un projet de recherche français a permis de mettre au point de nouvelles variétés de maïs et de nouveaux procédés de fabrication pour produire des cornflakes 100 % européens, dans un marché largement dominé par le maïs argentin.
« Le défi était de relocaliser la production de cornflakes pour satisfaire un marché européen en constante augmentation », explique à l'AFP Grégoire Berthe, directeur général du pôle de compétitivité de Céréales Vallées, qui coordonne le projet.
Quelque 500.000 tonnes de cornflakes sont actuellement produites chaque année en Europe, mais la grande majorité de ces céréales consommées au petit-déjeuner sont fabriquées à base de grains de maïs plata, produits en Argentine. « On produit déjà ces grains en Europe, dits vitreux (de couleur translucide et permettant de produire des cornflakes, NDLR), mais on souffre de faibles rendements, à l'inverse des grains de maïs farineux, largement cultivés en Europe », précise à l'AFP Sylvie Brunet, chef de projet Recherche et Développement au sein du groupe Limagrain.
Disponible dans trois ans
Baptisé GRANoFLAKES, ce projet a permis de développer des variétés de maïs mieux adaptées à la production de grains vitreux pour la filière cornflakes dite traditionnelle (70 % de la production mondiale) et celle dite par extrusion (à base de billettes de semoule). Une première variété de maïs, offrant un fort rendement agronomique pour les agriculteurs et des qualités gustatives pour les industriels, devrait être disponible dans trois ans. Plusieurs autres lancements sont également prévus d'ici une dizaine d'années.
Autre innovation : la création et l'optimisation de nouvelles lignes de production par cuisson-extrusion pour les industriels, permettant d'obtenir une qualité de cornflakes quasi similaires aux cornflakes traditionnels. « L'innovation, c'est d'avoir travaillé sur la forme et la texture des cornflakes, qui est beaucoup plus croustillante qu'auparavant pour les cornflakes fabriqués à l'aide de ce procédé, beaucoup plus économique et moins énergivore que la méthode traditionnelle », ajoute Sylvie Brunet.
Le projet GRANoFLAKES réunit cinq partenaires publics et privés : les entreprises Limagrain Europe, Limagrain Céréales Ingredients, Clextral (concepteur de ligne de production par extrusion), Veodis 3D (une PME spécialisée dans la modélisation des données) et l'Inra (via ses unités de recherches de Nantes et Montpellier). Lancé en 2012, il a obtenu le soutien financier du Fonds unique interministériel (FUI).
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