Publié le jeudi 19 mai 2011 - 17h37
La commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité, le mardi 17 mai 2011, un rapport d'étape relatif à l'Union européenne et au G20.
Celui-ci « approuve les priorités retenues par la présidence française du G20, en particulier les objectifs de régulation des marchés financiers, de réforme du système monétaire international et de lutte contre la volatilité des matières premières agricoles », laquelle est jugée « nuisible pour les producteurs comme pour les consommateurs ».
Les députés français partagent implicitement les options de la FAO et de l'OCDE, qui, avec sept autres organisations internationales, avaient remis, à la fin de mars 2011, un prérapport dans la perspective de la réunion des ministres de l'Agriculture du G20, les 22 et 23 juin 2011 prochains à Paris.
« Plusieurs pistes tracées dans le prérapport reprennent des axes de proposition de la France », soulignent les députés, qui tiennent à remarquer que :
- « Le phénomène principalement mis en accusation est l'opacité des marchés agricoles. La FAO suggère la création d'un dispositif de croisement des données relatives à la production, à la consommation et aux stocks de céréales, sur le modèle de celui existant pour le secteur pétrolier, baptisé JODI (1). Il conviendrait peut-être d'associer au G20 la Thaïlande, le Vietnam, le Bangladesh, le Nigeria et l'Egypte, afin de rassembler la totalité des grands producteurs et consommateurs de céréales du monde. »
- « Quoique l'impact de la spéculation sur la volatilité des prix agricoles soit régulièrement remis en cause – en janvier 2011, un rapport de la Commission européenne relativisant le phénomène avait donné lieu à une polémique sévère –, une autre proposition consisterait à poursuivre la réglementation des marchés à terme, particulièrement aux Etats-Unis et en Europe. En effet, même si l'essentiel de la volatilité provient de fondamentaux physiques – évolution de l'offre et de la demande, aléas climatiques et politiques, croissance du prix du pétrole –, la financiarisation de l'agriculture amplifie le phénomène. »
- « Les restrictions aux exportations, souvent motivées par des considérations nationales, voire politiciennes, et dénuées de rationalité économique, jouent beaucoup sur les tensions haussières, comme ce fut le cas, le 5 août 2010, lorsque la Russie décréta un moratoire sur la vente de blé. La FAO préconise que les restrictions aux exportations ne soient permises que dans les situations où le risque de pénurie alimentaire est avéré. »
- « L'augmentation de la productivité agricole est tombée de 3 % dans les années 1960 à 1970 à 1,3 % aujourd'hui, alors que la demande progresse de 2 % par an. Pour inverser la tendance, il faut investir dans l'agriculture, un secteur souvent négligé par les gouvernements nationaux de tous les pays du monde depuis deux ou trois décennies. C'est plus particulièrement le cas dans les pays en développement, qui n'investissent que 5,5 % de leur PIB dans l'agriculture, au lieu des 10 % auxquels ils s'étaient engagés il y a une dizaine d'années. »
Le prérapport est présenté par les députés Michel Herbillon, Jérôme Lambert, Christophe Caresche, Bernard Deflesselles et Robert Lecou.
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(1) Joint Oil Data Initiative, ou Initiative pour des données communes sur le pétrole
Téléchargez le rapport de l'Assemblée nationale « L'Union européenne et le G20 (point d'étape) » (17 mai 2011)
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B.Co.
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