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Grands dossiers

Article 7 :

Le point sur la manipulation des bovins

En élevage allaitant, la taille des troupeaux augmente alors que la main-d’oeuvre disponible diminue. Mais la domestication mérite qu’on y consacre du temps.

1. Etablir une relation de confiance

Le développement de la stabulation libre, la mécanisation du paillage et de l’affouragement ont réduit les contacts directs avec le troupeau. Lorsque la présence de l’éleveur ne rappelle aux bêtes que des souvenirs liés aux bouclages, aux injections ou autres interventions désagréables, elles hésitent à se laisser approcher. «La domestication passe par un contact fréquent avec l’homme», affirme Richard Chincholle, un conseiller de l’Aveyron, qui anime des formations sur la manipulation des bovins pour la MSA. Cela vaut la peine d’investir du temps pour apprivoiser les génisses de renouvellement, en allant les voir régulièrement dans leur box ou au pré.»

Pour établir un lien de confiance avec l’animal, le jour du sevrage est un bon moment. « Les veaux souffrent de la séparation avec leur mère et cherchent à pallier ce manque, poursuit-il. Si l’éleveur se place au milieu d’eux, avec un peu de sel ou d’aliment dans sa main, ils viennent spontanément vers lui. Il est important d’attendre et de leur laisser prendre l’initiative du contact.»

 

2. Eviter les stress

La connaissance du comportement animal permet d’intervenir en douceur, et de préserver la confiance. « Le bovin a une vision à 340 °, avec deux angles morts : devant les naseaux et à l’arrière du corps, souligne Richard Chincholle. Pour l’approcher, l’éleveur doit arriver par le côté, à hauteur des épaules de l’animal, de façon à ne pas le surprendre. S’il ne peut pas faire autrement que d’arriver par-derrière, il doit lui parler pour le prévenir. » Car les bovins sont sensibles à la voix. Les sons graves les calment, alors que les aigus les énervent.

Ils ont un odorat très développé et se reconnaissent entre eux grâce aux odeurs. Avant d’introduire un lot étranger dans un troupeau, une astuce qui marche bien consiste à pulvériser sur toutes les bêtes du vinaigre dilué dans de l’eau. Elles portent alors toutes la même odeur, ce qui limite l’apparition de conflits. Les vaches identifient aussi l’éleveur à l’odeur. Pour intervenir en urgence un dimanche, mieux vaut prendre le temps de repasser sa cotte, sinon elles peuvent réagir de façon imprévue.

 

3. Trouver sa place dans le troupeau

Le troupeau constitue un groupe organisé. Les meneuses font référence auprès des autres vaches et les entraînent, lorsqu’il s’agit de se déplacer, par exemple. Les dominantes se contentent de vouloir toujours être les premières à l’heure du repas, et ne guident pas du tout les autres. L’éleveur doit se positionner dans cette organisation comme le supermeneur, et non comme le dominant, en cherchant à se faire respecter sans s’énerver.

 

Prévention: d es formations avec la MSA

A la demande de la MSA, l’Institut de l’élevage forme depuis vingt ans des moniteurs, en s’appuyant sur les connaissances acquises par ses chercheurs et ceux de l’Institut national de la recherche agronomique sur le comportement animal. Ces moniteurs animent ensuite des formations d’une journée destinées aux éleveurs. Centrées sur la manipulation et la contention, elles contribuent à la prévention des accidents. En 2005, deux mille éleveurs ont participé à ces journées.

 

Témoignage: JEAN-MARIE COMBETTES, éleveur à Huparlac (Aveyron)

«Devenir plus animalier»

Au sein d’un Gaec à trois, Jean-Marie Combettes élève 65 aubracs et 25 simentals. Il a participé à l’automne 2005 à une journée de formation sur la manipulation des bovins. « Nous avons tout intérêt à devenir de bons animaliers, pour nous faciliter le travail, affirme-t-il. Nous ne savons pas tout. Je n’avais pas pris conscience, par exemple, que les vaches voyaient surtout sur le côté, et qu’il fallait les aborder par là pour ne pas les surprendre. Je l’ai mis en pratique après la formation et j’ai constaté qu’elles restaient plus calmes.»

Jean-Marie a également commencé à apprivoiser plus systématiquement les futures génisses au moment du sevrage, avec de bons résultats. «Elles prennent l’habitude de venir vers nous pour chercher à manger, au lieu de s’éloigner. Nous passons un peu plus de temps avec elles au démarrage, mais ensuite, elles deviennent plus familières», constate-t-il.

 

par Frédérique Ehrhard

(publié le 10 février 2006)

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