1. Simplification. Pour Lilian, la centralisation des données permet de rendre plus efficace la conduite du troupeau et d’orienter les décisions stratégiques.

2. Toujours du papier. Le cahier sanitaire est régulièrement imprimé pour visa du vétérinaire.

3. Robot de traite. Avec le robot, Lilian (à gauche), Françoise et Guy sont libérés de l’astreinte de la traite de leurs soixante montbéliardes.

Photos: J.-F. Marin

 

«En achetant un logiciel spécialisé il y a trois ans, notre objectif était de retrouver plus facilement les informations concernant nos montbéliardes, explique Lilian Bressand. Avant, tout était consigné sur papier, et les papiers se perdent souvent...»

Installé depuis trois ans en Gaec avec ses parents, Guy et Françoise, Lilian assure la gestion de l’atelier laitier (450.000 litres). Le logiciel permettait de faire d’une pierre deux coups:

- simplifier la gestion administrative du troupeau

- et faciliter son suivi technique et sanitaire.

«Au démarrage, il faut enregistrer tout le cheptel, expose Lilian. Animal par animal, depuis les vaches jusqu’aux taurillons, en passant par les génisses, y compris les croisées... Puis il n’y a plus qu’à tenir les données à jour régulièrement. Chaque bovin a une fiche individuelle qui centralise toutes les informations le concernant.»

Ainsi, pour un animal donné, toutes les informations sont rassemblées par catégorie. En quelques clics, Lilian ou ses parents peuvent consulter sa généalogie (père, mère, date de naissance), son numéro de travail, ses mouvements (mise à l’herbe et rentrées à l’étable), son bilan reproduction, ses résultats pour la lactation en cours ou les précédentes, ou encore la chronologie des évènements intervenus sur l’animal depuis son enregistrement.

Le logiciel offre la possibilité d’imprimer toutes les données consultées, ou d’en sélectionner certaines. La centralisation des données relatives à chaque animal permet de rendre plus efficace la conduite du troupeau, et d’orienter les décisions stratégiques comme le choix des réformes, par exemple.

«C’est un outil vraiment complet, mais je ne l’utilise pas à fond car il faudrait y passer toutes mes journées, reprend Lilian. Par exemple, je pourrais élaborer des prévisions laitières à partir des relevés de tank, à condition d’enregistrer régulièrement ces derniers. Pour la conduite alimentaire, je dispose aussi d’une aide au calcul de ration et d’un volet traçabilité avec l’enregistrement des bons de livraison. Mais le logiciel me sert surtout pour le suivi sanitaire du troupeau.»

 

Cahier sanitaire électronique

Le cahier sanitaire, où sont notés tous les traitements administrés aux animaux, est tenu sur Isalait. Le stock de médicaments est rentré avec les numéros d’ordonnance, dates de péremption... Ces informations s’affichent automatiquement lorsqu’un traitement est noté sur le cahier sanitaire électronique.

«A chaque enregistrement, la dose de produit utilisée se déstocke automatiquement dans le logiciel, explique Lilian. Mais je suis obligé de remettre à jour régulièrement l’état de la pharmacie, car les variations de stocks calculées ne sont jamais exactes.»

Lilian imprime de temps en temps le cahier sanitaire afin de le faire signer par le vétérinaire. Une sortie papier du document est aussi présentée lors des contrôles réalisés dans le cadre de la charte des bonnes pratiques d’élevage.

Quant à la charge administrative, elle est simplifiée grâce à des échanges facilités avec l’extérieur. L’inventaire du troupeau est tenu à jour sur le logiciel. Les notifications de naissances et d’entrées et de sorties sont effectuées en ligne. De même, les données du contrôle laitier sont téléchargées sur internet.

L’acquisition d’Isalait a été subventionnée à travers le chéquier d’installation Jeune Agriculteur (JA) du conseil régional. Le coût du logiciel s’est élevé à 1.800 euros, pocket PC inclus. Egalement inclus, les CD de mise à jour envoyés aux éleveurs, le cas échéant, lorsque le logiciel est perfectionné. Il faut ajouter 600 euros pour la formation de 9 heures dispensée par un technicien d’Isagri. «Après cette formation, l’outil est facile à utiliser, assure Lilian. Et il y a un service d’assistance par téléphone en cas de souci.»

Quant au pocket PC, il permet l’enregistrement de données directement dans l’élevage, au «cul des vaches». Il reste à les transférer le soir sur l’unité centrale. Libre à chacun de l’utiliser ou non. «Il faut toujours l’avoir sur soi, ce qui est finalement encombrant», estime pour sa part Lilian, qui préfère noter ses interventions sur un tableau en attendant de les rentrer sur l’ordinateur.

Si l’investissement n’est pas négligeable, l’outil semble tenir ses promesses. Isaculture et Isacompta sont depuis venus compléter l’équipement du Gaec. Des liaisons existent entre ces trois logiciels pour optimiser leur utilisation conjointe.

«Pour le plan de fumure par exemple, les données concernant la mise à l’herbe sont exportées d’Isalait vers Isaculture, illustre Lilian. Les déjections produites sur une parcelle donnée sont ainsi estimées pour calculer les besoins en fertilisation.» Les calculs de marges réalisés pour les ateliers lait et cultures peuvent également être récupérés par Isacompta.

Il n’existe en revanche aucun lien entre Isalait et le logiciel du robot de traite, qui n’est utilisé que pour enregistrer les traitements et dévier le lait contaminé.

 

 

Les vétérinaires en ligne  Le service Vet’elevage devrait encore simplifier la tenue du registre sanitaire à l’avenir. Grâce à un partenariat entre Isagri et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), Isalait dispose de la liaison Vet’elevage.Il s’agit d’une option gratuite, intégrée au logiciel, qui peut être activée dès lors que le vétérinaire est équipé. Ce service facilite le suivi du troupeau à distance par le praticien. De l’autre côté, il simplifie le travail de l’éleveur en allégeant la saisie. Les traitements prescrits par le vétérinaire, de même que le stock de médicaments, sont enregistrés automatiquement dans Isalait. «Les vétérinaires de Bourg-en-Bresse ne sont pas encore équipés, précise Lilian. Mais le service doit être mis en place prochainement.»

 

par Jean-Claude Ballandonne, Sébastien Chopin, Alexis Dufumier, Bérengère Lafeuille, Corinne Le Gall et Marie-Gabrielle Miossec

(publié le 24 avril 2009)