accueil  Accueil / Elevage / Technique / Grands dossiers / Outils numériques (Agriculteurs demain, 3/5) : travailler branché / Le planning des légumes sur internet
Grands dossiers

Article 5 :

Le planning des légumes sur internet

Grâce aux outils en ligne proposés par sa coopérative, Cyril Lemoigne gère ses cultures maraîchères de la plantation à la récolte.

1. Prévisions de récolte. Cyril annonce chaque mercredi par internet ses prévisions de récolte de salades et de poireaux. Les légumes sont livrés à la station de conditionnement de Tocqueville.

2. Traçabilité. Sur l’ordinateur, Cyril tient à jour les fiches de traçabilité sur lesquelles sont notées toutes les interventions : travaux de plantation, traitements phytosanitaires, apports d’engrais, etc.

3. Plan de coupe. Le vendredi soir ou le samedi matin, Cyril reçoit le «plan de coupe» quotidien des salades pour la semaine suivante.

 

A 25 ans, Cyril Lemoigne fait partie de la génération internet. Il a utilisé l’ordinateur pendant ses études et continue dans la vie professionnelle. Avec un BTS en poche et cinq salariés, Cyril a repris, le 1er février dernier, cinquante des soixante-quinze hectares de l’exploitation parentale située à Tocqueville, au nord-est de la Manche.

Dans cette région du Val de Saire, à proximité de la mer, les légumes sont rois: poireaux, choux, céleri, carottes, choux-fleurs et salades se partagent l’assolement. Ces cultures maraîchères approvisionnent deux filiales de la coopérative Agrial: Prim’co pour les légumes frais (marque Priméale) et Florette pour les salades en sachets prêtes à l’emploi.

L’ordinateur est utilisé pour la comptabilité et la paye des salariés par la mère de Cyril, Martine. «Quand Agrial nous a proposé, il y a quatre ans, Agrileg pour suivre notre production sur internet, cela s’est fait facilement», se rappelle le jeune agriculteur. D’autant plus facilement que l’ADSL est arrivé sur la commune et qu’un second ordinateur a été fourni par la coop.

 

Eviter les stocks

Agrileg a été mis en place pour les salades et les poireaux. Auparavant, les producteurs remettaient chaque vendredi à la station de conditionnement leur planning de livraison sur papier pour la semaine suivante sans tenir compte des ventes. Mais l’objectif de la coopérative est d’ajuster le mieux possible les apports des producteurs aux volumes commercialisés, évitant ainsi les stocks préjudiciables à la qualité.

Chaque lundi, Cyril Lemoigne annonce par internet la tendance de la semaine suivante. Le mercredi, il précise les quantités prévues pour chaque jour. En retour, il reçoit le vendredi après-midi ou le samedi matin un plan de coupe quotidien pour la semaine à venir. Il ne lui reste plus qu’à l’imprimer et… à récolter ! «C’est un système qui facilite la circulation de l’information, mais fait peser davantage de risques sur le producteur, notamment avec les salades car l’évolution des plantes peut être très rapide en quelques jours», souligne Cyril.

Lorsque les salades sont livrées à l’usine Florette de Lessay, Cyril reçoit un «rapport d’arrivage» sur lequel sont notés les problèmes éventuels de qualité: parasites, maladies, propreté ou feuilles cassées. Un tableau de synthèse récapitule de façon chronologique l’historique des données: annonces de livraison, commandes de la coopérative et quantités effectivement livrées. «Agrileg fournit également un récapitulatif des recettes, ce qui permet de gérer la trésorerie», ajoute Cyril. Enfin, Agrileg intègre aussi le planning des plantations. C’est une façon pour la coopérative d’anticiper les dates de récolte et de livraison.

 

Fiches d’intervention

A côté d’Agrileg, Agrial propose un outil de traçabilité développé par la société Néotic et baptisé «Agreo maraîchage». Accessible également par internet, il répond aux besoins de contrôle de la qualité et de gestion de la traçabilité. Chaque parcelle fait l’objet d’une fiche sur laquelle sont notées toutes les interventions: travaux de plantation, traitements phytosanitaires, apports d’engrais, etc.

«Les achats de phytos sont intégrés, ce qui permet de vérifier la cohérence entre les quantités utilisées et l’état des stocks de façon à être en règle avec la législation», précise Cyril Lemoigne. Par internet, ces informations deviennent rapidement disponibles auprès des stations de conditionnement qui peuvent répondre à toutes les questions des clients.Même si beaucoup de données sont préenregistrées dans «Agreo maraîchage» (nom des variétés, des produits phytosanitaires), Cyril Lemoigne estime néanmoins que ce travail de saisie est gourmand en temps.

«Il y a de nombreuses informations à rentrer en juin-juillet-août, période pendant laquelle il y a beaucoup de travail, rappelle-t-il. Pour gagner vraiment du temps, l’idéal serait de saisir les interventions au champ à l’aide d’un Pocket PC.»

Agrial n’a pas encore adopté cette option proposée par Néotic. Si l’informatique et internet permettent d’échanger facilement des données, il n’en reste pas moins que le temps passé devant l’ordinateur reste le facteur limitant.

«Il faut compter en moyenne une à deux heures par jour de travail administratif, alors que ma priorité est de travailler près de mes salariés», souligne Cyril, qui souhaite également conserver du temps pour ses activités extraprofessionnelles: conseiller municipal de sa commune et joueur de football dans l’équipe locale.

 

 

Expert: STÉPHANE ÉON, responsable qualité-environnement, filière des légumes d’Agrial

«La coopérative a équipé les producteurs en ordinateurs»

 L’essentiel des apports de légumes à la coopérative Agrial est réalisé par une centaine de producteurs. C’est à eux que les outils Agrileg et Agreo s’adressent en priorité. «Pour faciliter leur adoption, la coopérative a équipé les producteurs en ordinateurs et imprimantes. Cela représente, maintenance comprise, un investissement de 1 600 euros par exploitation. Cet équipement reste la propriété d’Agrial», explique Stéphane Eon.

Le déploiement de l’outil informatique est sous-traité par une société qui assure la mise en place des ordinateurs et accompagne les maraîchers pour le démarrage. Quatre-vingts ordinateurs sont aujourd’hui installés chez les producteurs de salades et de poireaux, et d’autres productions devraient bientôt suivre. Mais pour les fiches de traçabilité, la saisie des informations sur internet est loin d’être généralisée.

«En plus des réunions d’information, nous mettons à la disposition des producteurs des moyens humains, les correspondants de production, pour les aider dans la saisie des données», ajoute Stéphane Eon.

 

par Jean-Claude Ballandonne, Sébastien Chopin, Alexis Dufumier, Bérengère Lafeuille, Corinne Le Gall et Marie-Gabrielle Miossec

(publié le 24 avril 2009)



SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK