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Article 3 :

Une «boîte à outils» informatique pour les cultures

Fabrice Moreau gère son activité céréalière sereinement grâce à une sélection de logiciels et de sites internet qu’il utilise quotidiennement.

1. Pratique. Depuis deux ans, Fabrice Moreau utilise «Mes P@rcelles», un outil de gestion de grandes cultures développé par les chambres d’agriculture et entièrement accessible par internet.

2. Expérience professionnelle. Fabrice valorise sur son exploitation des compétences en informatique acquises au cours d’une précédente expérience professionnelle.

3. Feuilles de travail. L’agriculteur imprime des feuilles de travail qui l’accompagnent sur le terrain: «Au pied du pulvérisateur, je ne veux plus rien avoir à calculer.»

 

«Je consacre une grande partie de mon activité à la prestation de travaux agricoles et je me dois d’être extrêmement rigoureux dans mon travail», explique Fabrice Moreau, 41 ans, installé voici bientôt dix ans sur l’exploitation céréalière reprise à son père, en Beauce Gâtine. Outre les 98 hectares que compte sa ferme, Fabrice gère «à façon» une autre exploitation de taille équivalente dans les alentours de Crucheray, un village du Loir-et-Cher situé entre Vendôme et Blois.

Concrètement, cette rigueur recherchée au travail, Fabrice l’obtient grâce à une «boîte à outils» informatique qu’il s’est constituée. Celle-ci comporte une sélection de logiciels et de sites internet que Fabrice connaît et maîtrise bien et dont l’utilisation est quasi quotidienne.

«J’aime bien Excel», raconte Fabrice Moreau, mais depuis deux ans, ses feuilles de calcul compliquées sont de plus en plus délaissées au profit de «Mes P@rcelles», un outil de gestion de grandes cultures développé par les chambres d’agriculture et entièrement accessible par internet.

Cet outil est réservé à l’exploitation agricole et son architecture est plus solide, ce qui met l’exploitant à l’abri d’une mauvaise manipulation. L’utilitaire comporte plusieurs modules permettant d’établir précisément la cartographie de son parcellaire, d’y localiser ses assolements, d’enregistrer ses pratiques culturales, d’imprimer les documents réglementaires, d’établir son plan prévisionnel de fumure...

 

Gagner en fluidité

«Mes P@rcelles me permet de gagner en fluidité dans la saisie. Avant, mes feuilles de travaux s’accumulaient, parfois jusqu’aux trois semaines autorisées par la réglementation. Désormais, j’enregistre les détails du passage réalisé (traitement ou autre) au plus tard deux ou trois jours après l’opération. Je passe maintenant plus de temps à regarder la météo qu’à remplir mes obligations réglementaires», se réjouit l’agriculteur.

Fabrice n’a pas complètement abandonné ses vieilles habitudes: «Pour les interventions phytosanitaires, je continue de planifier mes passages dans Excel. J’imprime une feuille de travail que j’emmène avec moi. Au pied du pulvérisateur, je ne veux plus rien avoir à calculer. Le téléphone peut sonner, je peux me déconcentrer...» En revanche, Fabrice se connecte à «Mes P@rcelles » pour tester si le mélange qu’il souhaite réaliser est autorisé.

 

100% internet

«Je n’ai pas de logiciel à installer, tout se fait par internet. Je peux ainsi réaliser mes opérations et consulter mes données depuis n’importe quel ordinateur : c’est pratique lors des formations à la chambre d’agriculture », précise Fabrice. Par ailleurs, l’utilisateur n’a pas à se préoccuper de la maintenance de l’outil. Les détracteurs du système «tout internet» pointent cependant le danger de fuites d’informations pourtant protégées par un mot de passe connu seulement de l’agriculteur.

Fabrice ajoute qu’il a été « séduit par le prix du service: 300 €/an tout inclus. Et des améliorations sont imminentes: la gestion des stocks au local phytosanitaire, le calcul des marges brutes, le transfert direct de la déclaration Pac via Télépac...»

Une solution pour Pocket PC doit arriver en 2010 auprès des adhérents de la région Centre. Cela permettra à l’exploitant d’enregistrer et de consulter directement ses données au champ.

Un autre avantage que souligne Fabrice est que cet outil est mis en place au niveau régional. Ainsi, «les interlocuteurs sont des techniciens de la chambre d’agriculture que je connais très bien». En effet, «les bases de données sont calibrées en fonction des exigences réglementaires régionales et départementales, ce qui permet entre autres aux producteurs d’établir leurs plans prévisionnels de fumure directement en fonction de leur situation géographique», indique Dominique Descoureaux, responsable de «Mes P@rcelles» à la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher.

Au travers de l’informatique, Fabrice valorise un savoir-faire acquis lors d’une expérience professionnelle antérieure à l’exploitation. «J’ai été habitué à travailler dans un bureau. Avant d’être agriculteur, j’ai travaillé dix ans dans une entreprise de sélection de semences. Mon bureau, ce n’est pas un endroit que je cherche à fuir, je considère le temps que j’y passe comme du travail à part entière.»

Depuis deux ans, Fabrice a installé une unité de stockage et vend lui-même la totalité de sa récolte auprès de différents courtiers. Il crée ainsi un nouveau métier sur l’exploitation qui met encore en valeur le goût de Fabrice de rester connecté et de travailler avec des personnes différentes.

«Cela m’oblige à examiner tout ce qui peut faire évoluer les marchés. Je suis attentif aux grands pays producteurs de céréales et je me tiens au courant de l’avancement des récoltes dans le monde.»

 

 

Pocket PC et Smart Phone en concurrence

 Deux solutions techniques s’offrent à l’agriculteur qui souhaite disposer de ses données à distance. Le Pocket PC (parfois appelé Palm, qui est une marque, ou organiseur électronique) est la solution la plus répandue aujourd’hui car elle a été la première sur le marché. Cet ordinateur de poche peut fonctionner sous l’interface Windows. Les informations entrées sur le Pocket PC sont transférées sur l’ordinateur de l’exploitation, le soir, par une liaison de type USB. La plupart des Pocket PC nécessitent l’utilisation d’un stylet, ce qui s’avère très peu pratique en élevage. Quelques fournisseurs proposent des modèles résistants avec écran tactile adapté aux gros doigts. Les Smart Phones (ou téléphones intelligents) sont les nouveaux venus sur ce marché. Leur avantage est la connexion internet permanente grâce aux réseaux Edge ou 3 G. Ils nécessitent un abonnement téléphonique d’au moins 49 euros par mois pour un accès illimité à internet. Comme il n’y a pas encore de logiciel agricole adapté à ces supports, ils ne sont utiles que pour les applications en ligne. La plupart des écrans sont tactiles et encore assez fragiles.

 

par Jean-Claude Ballandonne, Sébastien Chopin, Alexis Dufumier, Bérengère Lafeuille, Corinne Le Gall et Marie-Gabrielle Miossec

(publié le 24 avril 2009)



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