« Les populations contemporaines d'abeilles ont une grande diversité génétique, indiquant l'absence de goulot d'étranglement dû à la domestication », indique une étude publiée dans Nature Genetics le 24 août 2014. Autrement dit, la domestication des abeilles ne serait pas à l'origine du déclin des colonies observé depuis plusieurs années.
Contrairement aux autres espèces domestiques, l'examen de l'ADN de 14 espèces d'abeilles d'Europe, d'Afrique, du Moyen-Orient, des Etats-Unis et du Brésil montre que leur élevage semble encourager les variations génétiques. Cela s'expliquerait par le croisement d'individus provenant de différents endroits du monde.
L'étude a également montré que le génome de cet insecte dissimule de nombreuses variations indiquant de grandes fluctuations cycliques de la taille des populations. Elles correspondent aux modifications climatiques qu'a connues l'abeille depuis 300.000 ans, date de son apparition.
Les chercheurs ont identifié des mutations génétiques spécifiques importantes pour l'adaptation à des facteurs tels que le climat et les agents pathogènes, y compris ceux qui sont impliqués dans la morphologie, le comportement et l'immunité innée.
« L'étude fournit de nouvelles connaissances sur l'évolution et l'adaptation génétique ; elle établit un cadre pour l'étude des mécanismes biologiques à l'origine de la résistance aux maladies et de l'adaptation au climat, connaissances qui pourraient être essentielles pour la protection des abeilles dans un monde en mutation rapide », concluent les chercheurs.