« Le marché des adjuvants a progressé de 3 % en France en 2014 comparé à l'an dernier, a chiffré jeudi l'Association française pour les adjuvants (Afa). Le marché est ainsi estimé à 15 millions d'hectares déployés l'an dernier.
70 % des adjuvants ont été appliqués sur grandes cultures (le reste l'est sur viticulture, maraîchage et arboriculture). « En 2014, on a observé une forte utilisation des adjuvants sur bouillies herbicides au printemps en grandes cultures, observe l'Afa. En effet, les programmes de lutte précoce contre les adventices en automne n'ont pas toujours été efficaces en 2013, ce qui a mené à davantage d'interventions de rattrapage en sortie d'hiver. » Quant aux utilisations avec bouillies insecticides, elles ont été stables en 2014.
Enfin, les utilisations des adjuvants en association avec les traitements fongicides ont progressé lors de la dernière campagne. Ils ont été utilisés notamment pour lutter contre les rouilles mais aussi contre les maladies du feuillage (septoriose) dont le développement a été favorisé par un hiver 2013-2014 doux.
Cette évolution de l'utilisation des adjuvants intervient dans un contexte d'agrandissement des surfaces – réduisant les fenêtres optimales de traitement – et de changement de pratiques – engendrant des problématiques adventices et parasitaires plus marquées. Par ailleurs, « cette pratique autorise une plus grande souplesse en termes d'intervention. »
Professionnalisation de l'usage des adjuvants
L'Afa ajoute que « cette tendance est également portée par les objectifs du plan Ecophyto, visant à réduire le recours aux produits phytosanitaires en agriculture. Mais si l'intérêt des adjuvants est aujourd'hui compris et manifeste, il n'en reste pas moins que leur utilisation est avant tout inféodée aux niveaux de pression adventice, maladie et parasitaire. D'une année à l'autre, c'est donc le nombre de traitements herbicides, fongicides et insecticides qui déterminera la quantité d'adjuvants utilisée. Mais une nouvelle tendance est importante à souligner : le recours plus systématique aux adjuvants, notamment chez les céréaliers pointus, qui les considèrent comme un outil incontournable, au même titre que les buses, d'une pulvérisation de qualité. »
« 2014 aura vu la professionnalisation de l'usage des adjuvants, se félicite Denis David, président de l'Afa. Dans un contexte de raréfaction des solutions phyto innovantes, notamment sur le segment des herbicides, conjugué des pressions plus fortes, les techniciens de la distribution, les prescripteurs, les instituts de recherche et les firmes préconisent à présent ouvertement le recours à l'adjuvantation pour aller chercher des points supplémentaires d'efficacité. »