« Nous voulons une reconnaissance à part entière de tous les exploitants, avec une part économique pour tous, quel que soit le statut juridique de l'entreprise. » Lors de l'assemblée générale de la commission nationale des agricultrices (CNA) de la FNSEA mardi à Paris, la présidente de l'organisation, Karen Serres, a rappelé ses revendications.
Certes, la possibilité donnée cet été de créer des « Gaec époux » a répondu partiellement aux attentes des femmes. La CNA prend acte de cette avancée qui, selon Karen Serres, pourrait concerner 5 à 10 % des agricultrices. Elle invite même avec insistance les jeunes couples qui s'installent à aller vers les Gaec.
Mais les actuelles associées d'EARL sont amères. Elles se disent qu'aujourd'hui on n'avancera plus sur les droits économiques des associés en EARL. Or, même si les époux dissolvaient leur EARL pour créer un Gaec, cela ne leur générerait pas de droit économique.
Elles se sentent donc prises au piège quand il s'agit des attributions de droits économiques mais aussi pour le partage des points en matière de retraite entre associés.
La retraite aura été le deuxième sujet d'insatisfaction de cette assemblée générale. Les agricultrices deviennent exploitantes en moyenne sept ans plus tard que les agriculteurs. Elles seront nombreuses après la réforme, tout juste votée, à devoir travailler jusqu'à 67 ans. Sauf si elles ont eu trois enfants. La CNA souhaiterait faire reconnaître la pénibilité du métier pour permettre à toute exploitante de partir avec une retraite complète à 65 ans.
Autre sujet de mécontentement : le calcul actuel des points en matière de retraite avec un long palier à 30 points devrait être revu pour introduire une plus forte progressivité. « Nous souhaitons que celles qui ont cotisé davantage, qui ont fait la démarche de prendre un statut, enregistrent une différence juste et équitable sur le montant de leur retraite », a précisé la présidente.
Enfin, de prochaines élections auront lieu le 3 mars 2011 au sein des commissions départementales des agricultrices.