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Agriculture durable

La FNCivam écrit au président de la FNSEA

Publié le lundi 03 mai 2010 - 18h15

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« Les association de développement comme la nôtre se sont senties interpellées dans leur travail et leur réalité », explique la Fédération nationale des Civam (Centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural) qui a publié, lundi, une lettre ouverte à Jean-Michel Lemétayer, en réaction à son discours au dernier congrès de la FNSEA.

 

« Après une longue plainte sur les charges supportées par les agriculteurs (sans évoquer les aides inconditionnelles qu'il perçoivent), vous déclarez : “L’agriculture est une industrie lourde” (...), “Le paysan doit investir 7 € pour en produire 2 €” », rappelle tout d'abord la FNCivam.

 

« Dans la suite de votre discours, vous ne semblez pas vous interroger sur la signification et les conséquences de ce constat », poursuit-elle.

 

« Ce rapport de 7/2 ne suffit-il pas à traduire une irrationalité économique totale ? Alors que la plupart des autres secteurs d’activités tendent plutôt vers un ratio capital/produit de 1/1, voire mieux », interroge-t-elle.

 

« Croyez-vous que la transmission d’exploitations à si faible rationalité économique (rapport capital/produit de 7/2 comme vous l’avez dit) soit accessible aux jeunes ? », ajoute-t-elle.

 

« Alors que nous vivons une période sans précédent dans la chute des revenus agricoles, ne pensez-vous pas que la fuite en avant dans les volumes par actif, qui devait précisément consolider ce revenu, a relégué en arrière-plan la recherche d’équilibre dans la répartition de la valeur ajoutée alimentaire, du sol à l’assiette ? », interroge-t-elle encore.

 

« Pour avoir participé à diverses instances, nous savons que ces questions sont très peu débattues. En revanche, vous vous préoccupez très vite du maintien des acquis, des aides et financements palliatifs destinés à voler de crise en crise », affirme la FNCivam.

 

« Le débat dont l’agriculture a besoin est celui de l’efficacité globale des processus de production. La valeur ajoutée dégagée par ces processus doit prendre le pas sur le volume par actif et sur le chiffre d’affaire dans l’appréciation de la cohérence économique », estime-t-elle.

 

« Oublions ce mauvais ratio capital/travail. Travaillons plutôt à maîtriser la surconsommation d’intrants divers vers laquelle nous avons fait peu à peu glisser l’agriculture. Parlons de sobriété et d'efficacité des intrants », propose-t-elle.

 

« Ce que nous vous expliquons ici, M. le Président, des milliers d’agriculteurs le mettent déjà en pratique chez eux. Particulièrement dans votre région, en Bretagne. Ils ont à cœur de promouvoir le développement d’une agriculture productive qui entende les questions de la société », explique-t-elle au président de la FNSEA.

 

« Ce qui nous inquiète en premier lieu, c'est votre incapacité à “entrer dans le monde d'après”, pour paraphraser le slogan du Grenelle. Dans ce moment de mutation d’une société “déboussolée”, un grand chantier de reconstruction agricole et rurale nous attend. La réforme de la Pac apportera des réponses, mais pas toutes les réponses. La confrontation de la diversité devra aussi nationalement et très localement nourrir cette mutation », conclut-elle.

 

 

Lire également :

Congrès de la FNSEA : Jean-Michel Lemétayer fustige les distorsions de concurrence intracommunautaires (1er avril 2010)

 


Les commentaires de nos abonnés (1)
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Agriculture=charbon, textile, sidérurgie.....

mardi 04 mai 2010 - 09h01

La réalité est que les prix agricoles sont trop bas, c'est pour cela que le ratio est si bas. L'agriculture n'est pas rentable. EN fait ce sont les états qui nourrissent leur population à travers les aides (qui viennent des impôts. Si l'on veut que cela cesse, il faudra multiplier par deux ou trois le budget alimentaire des ménages, mais cela , personne ne veut le dire, sinon ce sera la famine avec l'arrêt de l'agriculture). Quant aux aides, elles ne sont pas "inconditionelles": elles ont été établies en compensation de a baisse des prix(sauf qu'aujourd'hui elles ne compensent plus assez, ce qui mène les agriculteurs à la faillite).D'autre part cette association n'a sans doute pas remarqué (ou est-ce volontaire, ce qui dénoterait une certaine mauvaise fois) que l'on arrete pas de parler de la "conditionalité des aides"!
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