Avec 8,4 millions de tonnes d'aliments pour animaux fabriquées en 2012, la Bretagne reste en tête des productions nationales (40,5 %) et l'une des principales régions européennes (5,6 % de la production de l'UE). Mais elle enregistre une baisse de 0,9 % par rapport à 2011, dans la continuité de la décennie, bien loin des 10 millions de tonnes de 2001.
« La nutrition animale est un très bon indicateur de la santé des productions animales », a souligné Hervé Vasseur, le président de l'Afab, association des fabricants d'aliments lors de l'assemblée générale de l'association à Lorient ce mercredi 22 mai 2013 dans la matinée.
Les performances techniques de l'amont sont bien là, par exemple l'indice de consommation en porc est passé de 3,08 en 2002 à 2,87 l'an passé. Mais les fortes hausses des prix de l'aliment ne sont pas accompagnées de hausses de prix du porc, au contraire. Ce qui tire sur la trésorerie des éleveurs et de leurs fournisseurs d'aliments.
« Les fabricants d'aliments, par leurs formulations et leurs achats, permettent de lisser les plus fortes fluctuations des prix des matières premières. L'an dernier, nous avons par exemple permis une économie de 100 millions d'euros par rapport aux prix d'achats spots », précise le président de l'Afab.
Mais cela ne suffit pas toujours. Dans une présentation assez offensive, le président de l'association souligne l'importance de son métier dans l'agriculture et l'agroalimentaire breton. « La France et particulièrement la Bretagne ont une vraie place dans la production mondiale de viandes, un vrai potentiel et un vrai savoir-faire collectif. Nous sommes groggy quand la France nous impose des contraintes supplémentaires comme l'écotaxe. »
Et l'industrie souffre probablement aussi d'un déficit d'image tant dans son territoire (les usines d'aliments sont parfois traitées de « centrale nucléaire » par les Bretons) que dans ses filières.
C'est pourquoi l'Afab change de nom et devient Nutrinoë, s'appuyant pour partie sur la mythologie bretonne et son roi Arsinoé, premier rassembleur du territoire au VIIIe siècle. Elle lance également une véritable démarche de séduction avec un site internet (Nutrinoe.fr), des dépliants explicatifs, et une grosse opération « usines ouvertes », le 1er juin prochain. Dix usines « cathédrales » seront alors ouvertes au public.