Le ministère de l'Agriculture vient de publier une analyse sur l'antibiorésistance en élevage dans laquelle il fait le point sur les solutions techniques envisageables pour en réduire l'utilisation. Il en distingue trois :
1) Chercher de nouvelles molécules antibiotiques pour palier la baisse d'efficacité de celles en place. Mais la solution paraît peu plausible au regard des difficultés qu'auront les industriels à valoriser leurs investissements si des résistances apparaissent.
2) Développer des alternatives thérapeutiques. Mais certaines posent un problème de statut. Car dès lors qu'un produit revendique des effets thérapeutiques, il bascule dans la catégorie des médicaments. Il doit alors satisfaire au critère d'efficacité, obtenir une autorisation de mise sur le marché, et l'utilisation par les éleveurs devient réglementée. « Or l'efficacité de ces produits est souvent moins spectaculaire et systématique que celle des antibiotiques chimiques de synthèse, constate le ministère. C'est pourquoi la comparaison, sur ce seul critère, joue en leur défaveur (...). »
3) Adopter de nouvelles conduites d'élevage plus préventives. L'analyse conduit à recentrer la réflexion sur les mesures sanitaires, telles que le bâtiment, le confort, l'ambiance, l'hygiène...
Selon le ministère, « les considérations les plus pessimistes nous invitent à nous préparer à un monde sans antibiotique à l'horizon 2030. (...) En santé animale, le développement d'antibiorésistances pourrait ralentir la transition nutritionnelle amorcée un peu partout dans le monde mais aussi menacer des territoires ruraux parfois très dépendants de leurs élevages. »
Par ailleurs, le Journal officiel publie le 10 septembre un arrêté daté du 22 juillet relatif aux bonnes pratiques d'emploi des médicaments vétérinaires contenant une ou plusieurs substances antibiotiques en médecine vétérinaires. Un guide y retrace la réglementation, le champ d'application, les principes de prudence, la responsabilité du vétérinaire prescripteur, de la délivrance, et de l'éleveur.