Des opposants au projet de barrage de Sivens ont envahi mardi les locaux du conseil général du Tarn à Albi tandis que, sur le lieu contesté, des gendarmes grimpaient dans les arbres pour en déloger des écologistes, a-t-on appris de sources concordantes.
Quelque 70 manifestants ont forcé mardi matin l'entrée du Conseil général gardée par quelques policiers, bien décidés à s'installer dans les locaux de la collectivité territoriale, a constaté la correspondante de l'AFP à Albi.
Thierry Carcenac (PS), le président du Conseil général qui porte ce projet public de barrage-réservoir, était mardi à Paris pour y rencontrer la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.
Les occupants, qui comptaient de nombreux jeunes, ont tagué sur les murs de la collectivité : « ZAD (zone à défendre) partout » ou encore « A bas le Conseil général ».
Un jeune homme surnommé « Verdun », militant écologiste porte-parole des occupants du Conseil général, a déclaré à l'AFP : « Notre petit-déjeuner (sur le site du projet de barrage), c'est la lacrymo... Nous demandons que les violences cessent et l'ouverture d'un dialogue. »
Au même moment, dans la forêt de Sivens à Lisle-sur-Tarn, des militants écologistes ont affirmé que les gendarmes tentaient de les déloger des grands arbres où ils sont installés depuis des semaines pour empêcher le déboisement.
« Deux hommes du GIGN (groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale) ont grimpé sur notre chêne et tentent d'accéder à notre plateforme, à 18 mètres de hauteur, mais on ne les laisse pas monter, on est assis sur la trappe d'accès », a affirmé à l'AFP par téléphone un militant écologiste, Camille, 30 ans. « Nous sommes ici pour défendre la forêt, le vivant et la démocratie contre les projets imposés », a-t-il affirmé. Les gendarmes sur place n'ont pas pu être joints par l'AFP.
Le porte-parole d'un collectif d'opposants, Ben Lefetey, a vivement déploré la poursuite du déboisement, alors que Mme Royal avait annoncé lundi la création d'une mission d'expertise pour évaluer le projet. « Le chantier est reparti de plus belle avec une répression policière encore plus forte. On demande à Carcenac de respecter la justice, les experts, les opposants pacifiques et donc de suspendre les travaux », a-t-il dit.
Le déboisement de la zone du barrage, dont la construction entraînerait la disparition d'un réservoir de biodiversité de 13 ha, donne lieu à des heurts sporadiques depuis le début de septembre entre opposants et forces de l'ordre.