Michel Barnier a confirmé mardi son plan d'action sur cinq ans en faveur de l'agriculture biologique, lors de son intervention aux Assises nationales de l'agriculture biologique. Il a réaffirmé les axes pour le développement du bio présenté le 12 septembre au grand conseil du bio, sans préciser de montants pour le crédit d'impôt pour les exploitations bio et les aides à la conversion.
La recherche et la formation seront dotées de 10 millions d'euros pour cinq ans. L'Agence Bio bénéficiera de 3 millions d'euros par an jusqu'en 2012 pour la structuration des filières, de la production à la distribution.
Pour atteindre 4% des surfaces en bio vers 2012 (contre 2% aujourd'hui), le ministre a affirmé sa volonté de valoriser et pérenniser les aides à la conversion et au maintien des exploitations biologiques.
Au rythme actuel de conversion au bio, l'objectif de 4% ne serait atteint que dans dix ans, a insisté Michel Barnier. Il compare ce doublement de surface aux 20% en 2020 proposés dans le cadre du Grenelle de l'environnement, proposition qui ne lui paraît pas réaliste. «Je préfère un objectif plus modeste mais qui sera respecté, aux promesses qui ne tiennent pas», a-t-il ajouté.
«Les travaux préparatoires du Grenelle de l'environnement ont montré une forte convergence des points de vue sur l'agriculture biologique. C'est le signe d'une attente très forte de la société dans son ensemble, et nous nous devons d'y répondre», a indiqué Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, en clôture des Assises nationales de l'agriculture biologique.
Dans le domaine de la restauration collective de l'Etat, Michel Barnier et Nathalie Kosciusko-Morizet souhaitent proposer au Premier ministre une circulaire pour inciter l'utilisation des produits issus de l'agriculture biologique. L'objectif visé pourrait être, à hauteur de 15% pour l'année 2010, et de 20% vers 2012, indique mardi un communiqué du ministère de l'Ecologie.
Pionnière dans les années 1970, la France est en effet désormais à la traîne par rapport aux autres Etats membres de l'UE en matière de production biologique. La moitié des fruits et légumes biologiques consommés en France sont importés.
Le marché des produits alimentaires issus de l'agriculture biologique était évalué à 1,6 milliard d'euros en 2005.