« En raison de la complexité des substances actives et de leurs modes d'action particuliers, l'efficacité des produits de stimulation, que ce soient les biostimulants ou les SDP, est parfois difficile à démontrer, en particulier lors des essais réalisés en plein champ », expliquent BIO by Deloitte et RITTMO Agroenvironnement dans leur rapport final sur « les produits de stimulation en agriculture visant à améliorer les fonctionnalités biologiques des sols et des plantes » commandité par le ministère de l'Agriculture et publié le 5 février 2015.
« La controverse liée à l'efficacité des produits de stimulation vient principalement du fait que certains produits mis sur le marché ont une efficacité variable en raison de la forte influence de facteurs (environnementaux, physiologiques, etc.) qui sont, soit mal connus (besoins de travaux de recherche complémentaires), soit non communiqués de façon claire par les metteurs sur le marché, soit mal pris en compte lors de l'application par les utilisateurs (besoin de formation), notent les auteurs. De plus, il existe parfois un décalage entre des revendications de marketing fortes, des attentes importantes des utilisateurs, et les effets réellement observés. »
« Pour les produits de type SDP, on compare dans la plupart des cas leur efficacité à celle des produits "classiques" qui sont souvent plus efficaces. Il est pourtant nécessaire de ne pas écarter une substance dont l'efficacité serait certes plus faible mais qui pourrait s'avérer utile si elle permet de faire "mieux que rien", estiment BIO by Deloitte et RITTMO Agroenvironnement. Une telle efficacité, même "partielle", pourrait en effet réduire ou retarder l'application d'un produit phytosanitaire plus classique. Cette efficacité "partielle" est également pertinente dans le cas des impasses techniques : quand un SDP permet de pallier l'absence de PPP "classique" autorisé pour un usage spécifique (cas des usages orphelins). »
« A terme, une intégration optimisée de ces produits dans un programme de protection des cultures semblerait être une stratégie prometteuse, pour les auteurs. Mais développer l'utilisation de ces produits demande encore de travailler sur :
- le cadre réglementaire : la prise en compte des spécificités des produits de stimulation dans la réglementation apparaît un préalable aux autres actions.
- la formation : une sensibilisation des agriculteurs aux potentialités des produits de stimulation, la mise en place de programmes de formation et d'accompagnement permettrait d'optimiser leur utilisation. Par ailleurs, les conseillers techniques doivent aussi être formés en conséquence. Enfin, l'enseignement agricole, doit être mobilisé.
- la recherche et le développement : il apparaît nécessaire de poursuivre la recherche pour faire progresser l'efficacité des substances. Au niveau du développement des spécialités commerciales, un travail sur la formulation et le mode d'application apparait également nécessaire.
A télécharger : une synthèse de l'étude (8 pages)